« Avec l’arquebuse, le cheval, la langue, le christianisme, le conquistador a aussi amené la Fiesta Brava ».
Leonardo de Postre
Apparu en 1536 à Bogota (Colombie) le mythe de la cité de l’or est resté vivace jusqu’au XVIIIème siècle. Pour les impénitents bibliophiles, que nous sommes, El Dorado serait simplement une bibliothèque consacrée aux Tauromachies et leurs déclinaisons artistiques. En Europe, un des fleurons en la matière est la Maison Carriquiry.
Le Nouveau Monde a son équivalent avec le « centro cultural y de convenciones Tres Marias ». Situé dans la ville éponyme , près de Moralia, capitale de l’Etat de Michoacan. (Mexique).(1)
Propriété d’un magnat de l’industrie cinématographique, le complexe a été inauguré le 27 janvier 2012 à l’occasion du congrès mondial des ganaderos de toros bravos. Le bâtiment comprend trois niveaux, il compte des salles de réception, boutique, auditorium, salle de projection.
Le musée taurin occupe les niveaux 2 et 3. Il abrite des œuvres originales de Francisco Goya, Pablo Picasso, Salvador Dali et Diego Rivera. De nombreuses pièces vestimentaires ainsi que des capes et autres « objets du culte » appartenant à des grandes figuras del Toreo sont exposées.
« Pajarito », le toro volant de la Monumental de Mexico, surgit dans un coin de salle, comme il le fit sur les tendidos en janvier 2006. Il est naturalisé !
La bibliothèque Salvador Garcia Bolio compte plus de 20.000 ouvrages ainsi que des revues, publications, gazettes concernant la Tauromachie. Elles sont actualisées en permanence. On peut consulter sur place (sauf les ouvrages du XVIème siècle). La numérisation en cours permettra la vision en ligne.
Le Dr Marco Antonio Ramirez Villalon (cardiologue) est le créateur de ce musée taurin. (2)
Ce bibliophile érudit a écrit plusieurs ouvrages dont « Los Toros, 500 años de prohibition y defensa », traité apologétique sur la Fiesta Brava.
Il nous avait reçus en 2014 et 2018 avec l’association Mexico Aztecas y Toros.
Si le « caballo con brida » de Fernando Botero a quitté Bilbao pour élire domicile dans le hall du complexe, c’est la phrase de Federico Garcia Lorca qui nous accueille, en bas relief sur le frontispice : « Los toros es la fiesta màs culta que hay en el mundo« .
Le Dr Ramirez a quitté le Ruedo Terrestre le 16 décembre 2020 chez lui à Morelia (Michoacan – Mexique). Il avait 77 ans.
Remerciements Immenses (muchissimas gracias) pour l’œuvre éternelle que lègue ce philanthrope. Vaya con Dios Maestro !
Jacques Lanfranchi « El Kallista ».
(20 décembre 2020).
lien : http:// www.bibliotoro.com
(1) concepteur avec son frère Enrique, de Cinepolis, consortium mondial de cinématographie.
(2) Mécène de nombreuses causes sociales
Photos
1, 2, 3, 4, 5 : droits réservés.
6, 7 : Evelyne Lanfranchi-Monleau