Dans les arènes de Châteaurenard, s’est déroulé ce samedi 10 octobre, à l’initiative du C.A.T « Fiestas y Toros », un festival pour célébrer les 20 ans d’alternative de Rachid Ouramdane, « Morenito de Arles ».

Thomas Dufau, qui a gracié un taureau dans ces mêmes arènes en 2017, et Rafi Raucoule « El Rafi », grand espoir français et auteur d’une récente belle prestation à Nîmes, complétaient la terna du jour face à trois novillos de Jalabert.

Après le paseo, il y eut pour chaque torero une remise de prix des mains notamment de Christian Rossi accompagné de quelques élus. Les trois toreros furent largement applaudis par un public peu nombreux avant que s’ouvre la porte du toril pour libérer le premier novillo.

Un castaño sortit avec fougue, présentant a priori de belles qualités, mais très vite, en frappant un burladero, il se cassa la corne droite. Celle-ci toujours en place, le taureau s’engouffra dans la cape de Thomas Dufau, pour une série de véroniques, mais après l’entrée de la cavalerie et une première et noble rencontre avec le fer, pattes arrières en l’air, l’animal ressortit la corne pendante et sanguinolente. Il perdit de sa force et ne prit que deux paires de banderilles.
Après avoir brindé son combat à la famille de Morenito, Thomas Dufau entama sa faena le long des planches par quelques va y ven, puis une série de derechazos. L’animal, toujours noble, baissa la tête et s’engagea dans l’étoffe
de Thomas qui le toréa avec temple et sitio, ne se laissant pas perturber par les capricieuses rafales de vent. Sur la pointe gauche, le Jalabert se fit un peu plus accrocheur et passa moins bien. Le landais reprit alors sur la corne meurtrie un adversaire affaibli qui n’offrit plus guère de jeu, mugissant à chaque toque, s’éteignant un peu plus à chaque passe et s’écroulant même en fin de faena. Le matador le tua a recibir d’un coup d’épée efficace. Ovation.

Le second pensionnaire de La Chassagne, de belle présentation, s’engouffra dans le capote de El Rafi pour une spectaculaire larga afarolada de rodillas. Le nîmois le conduisit ensuite au cheval par chicuelinas pour une toute petite pique.
Collé aux planches, le taureau cherchera à retourner vers le lancier mais sera récupéré par la cuadrilla vigilante, El Rafi voulant le garder frais pour les banderilles qu’il partagera avec Hugo Stievenard.
Brindis à Morenito de Arles et début de faena de rodillas. El Rafi enchaine les derechazos avec beaucoup d’élégance et de temple, mais le taureau, faible, s’écroule dès le début de la faena et retourne systématiquement aux planches. Avec finesse, le novillero le sort de sa querencia pour un travail de muleta sur les deux cornes. Légèrement accroché, le nîmois repart à genoux sur la corne gauche avant de conclure d’un coup d’épée foudroyant. Une oreille

Morenito d’Arles hérita quant à lui d’un bon taureau negro qu’il reçut directement à la cape par de grandes véroniques.
Après un passage éclair sous le fer du picador afin de garder la fraîcheur du cornu, Morenito invita notamment El Rafi à poser les banderilles. Le novillero planta une paire al violín. Quant à Morenito, il nous offrit une magnifique pose al sesgo por dentro.
S’ensuivit un brindis au public et un début de faena par une première série templée à droite. Puis Rachid enchaina avec de profondes et longues naturelles, insistant sur cette corne gauche où le novillo montra plus de qualités. Malgré le vent, Morenito imperturbable continua ainsi de construire sa faena, alternant le travail sur les deux pointes, sous le regard amical et les encouragements de Frédéric Léal.
Le taureau se montra noble et brave sur l’une et l’autre corne. Au moment de vérité, Morenito de Arles s’engagea dans la cuna du bicho pour un coup d’estoc expéditif. 2 oreilles et vuelta al ruedo pour le taureau.
Après avoir reçu les deux appendices des mains de son fils, Morenito entama son tour d’honneur al revés avant d’inviter tous les acteurs de l’après-midi à sortir par la grande porte au terme d’une tarde ensoleillée que le vent n’a finalement pas réussi à gâcher.
Reseña : Laurent Géray.
Photos : Laurent Géray et Jean-Pierre Souchon.