Nîmes. 17 septembre. La première Puerta Grande pour Léa Vicens.

Spectacle mixte pour l’ouverture de cette Feria des Vendanges-Covid19 avec trois représentants tricolores évoluant chacun dans une catégorie, Léa Vicens chez les rejoneadors, Sébastien Castella chez les matadors et El Rafi chez les novilleros.

Côté bétail, deux devises espagnoles et une française avec Fermin Bohorquez pour le rejon, Vegahermosa (second fer de Jandilla) pour Castella et Malaga (famille Callet) pour Rafi. Pour le comportement, des Bohorquez qui se sont montrés peu intéressés par le contexte et que Léa dut s’appliquer à convaincre, des Vegahermosa bien présentés avec juste ce qu’il faut de forces, arrivant souvent péniblement jusqu’à la conclusion, et des Malaga avec du tempérament et présentant quelques difficultés que Rafi ne sut pas toujours surmonter.

Les grandes lignes étant tracées, passons au détail. Pour ce qui est de la partie rejoneo, je laisse comme d’habitude la plume à Freddy Porte dont l’analyse sera plus pointue que la mienne (la reseña viendra dans un second temps).

Pour résumer, disons que Léa fut professionnelle pour parvenir à intéresser deux toros sosos peu décidés à lui apporter leur concours. Son application lui vaudra d’être récompensée d’une oreille à l’issue de chacune de ses prestations, ce qui lui permit au final de quitter les arènes a hombros par la Porte des Cuadrillas.


Sébastien Castella débuta ses Vendanges Nîmoises en accueillant son premier opposant par quelques véroniques près des tablas avant de le présenter face au picador de turno pour une courte ration de fer complétée par un picotazo, les deux rencontres entrecoupées d’un quite par chicuelinas et demie. Salut de José Chacon pour deux bonnes poses de banderilles. Muleta en mains, le biterrois composa une faenita ambidextre de correcte facture conclue par la traditionnelle séquence encimista face à un bicho qui eut du mal à tenir la distance. Un trasteo propre mais qui ne restera pas dans l’histoire et que le diestro parapha d’une demi-lame trasera et tendida longue d’effet. Salut.


A peine une paire de véroniques entrevues lors de la réception du cinquième qui fut châtié à l’identique du deuxième, c’est-à-dire peu. Quite plus soutenu cette fois à base de chicuelinas serrées du plus bel effet et conclu par revolera. Au dernier tiers on retrouva la structure de la première faena avec peut-être plus de longueur et de profondeur dans les muletazos face à ce second Vegahermosa qui eut lui aussi du mal à aller au bout de ses intentions et qui réduisit très vite la voilure. Entière traserita complétée par un descabello efficace après la traditionnelle conclusion en réduisant les distances. Oreille gentillette.


C’est au capote que Rafi s’exprima de façon convaincante lors de sa première sortie avec quelques jolies véroniques en tablier qu’il assortit d’une paire de chicuelinas, complétant cette bonne entrée en matière par une revolera. Il récidiva entre les deux rations de fer lors d’un quite (pique en poussant un peu puis picotazo) par chicuelinas de bon son et demie. Débutée de rodillas, la faena qui suivit fut d’inégale intensité, les meilleures tandas venant sur une corne droite plus propice au bon toreo. L’épée latérale dans le cou (pescuecera) portée al encuentro aurait dû limiter la récompense à une vuelta. Oreille de sympathie.


Face au dernier cornu de la tarde, Rafi fit d’emblée s’élever la température en dessinant quatre largas cambiadas afaroladas de rodillas, se relevant ensuite pour dessiner une revolera et une larga, finissant désarmé sur la véronique suivante. Châtiment excessif et mal administré pour ce Malaga qui poussa lors de la première rencontre et qui eut le cuir troué à plusieurs endroits lorsqu’il revint vers le lancier de service. Quite par zapopinas et revolera. Hélas par la suite le bicho se décomposa, probablement à cause du premier tiers, et Rafi ne put que laisser des détails face à cet utrero très vite sur la défensive. Quatre pinchazos avant une entière caidita et salut pour le jeune diestro nîmois.

Notes.

  • Minute d’applaudissements à l’issue du paseillo à la mémoire des disparus : Jean-Pierre Aigon, Robert Barrachin,, Béatrice Dumond, Cathy Soto, Jean-Pierre Vidal et  Kevin Bruguière, minute suivie de La Marseillaise.
  • Hommage à la cavalerie Heyral qui aurait dû fêter de façon plus conséquente cette année son siècle d’existence. Philippe Heyral, accompagné de sa fille, reçut la médaille de la ville des mains du maire Jean-Paul Fournier accompagné par Laurent Burgoa, adjoint en charge de la tauromachie et président de la commission taurine.

Reseña et photos : Patrick Colléoni « Paco ».