Villanueva del Arzobispo. 8 septembre. Rabo symbolique pour Ruben Pinar et indulto d’un toro de Victorino Martin.

Je n’ai volontairement pas écrit « Ruben Pinar indulte un toro de Victorino Martin » car un toro s’indulte par son seul comportement et non par l’action d’un torero, même si celle-ci influe sur la grâce de l’animal en mettant en valeur ses qualités.

Ruben Pinar et « Muralista »

Or hier à Villanueva del Arzobispo (Jaen), le toro du Victorino Martin a affiché beaucoup d’alegria et d’entrega, et tout autant, voire plus, de noblesse. Mais il n’est allé qu’une seule fois au cheval, certes avec conviction, et a reçu une unique et assez longue ration de fer administrée en carioca.

On a pu entrevoir une certaine bravoure, mais la confirmation lors d’une seconde ou d’une troisième rencontre n’est jamais venue. Et donc logiquement (à mon humble avis) le palco n’aurait pas dû céder à la pétition d’un indulto qui sera le nième de cette temporada particulière à laquelle il n’apportera rien si ce n’est qu’il confirmera l’absence de critères d’un public peu exigeant.

Et je ne cesserai jamais de le répéter, l’indulto est une récompense pour le toro et pour son ganadero, et non pour le torero. Pourtant il entre dans les statistiques qui résument la temporada d’un torero au même titre que les vueltas, oreilles et autres rabos, ce qui peut (et doit) induire en erreur les néophites.

Comme je l’ai lu quelque part, le virus de l’indultite se répand presque aussi vite que le Covid. Les infirmeries des ganaderias seront bientôt aussi surchargées que les services de soins des hôpitaux. La Fiesta est malade ! Seul un retour aux fondamentaux pourrait la guérir mais la décision d’appliquer le traitement tarde à venir.

Au delà de toutes ces considérations, la course de Victorino fut intéressante et le spectateur ne s’est pas ennuyé, ce qui n’est déjà pas si mal par les temps qui courent !

Curro Diaz, toujours aussi fin torero, coupe une oreille du premier et salue (après pétition) à l’issue de la lidia du quatrième.

Alberto Lamelas, moins fin mais avec un coeur gros comme ça, reçoit un trophée en récompense de chacun de ses combats.

Ruben Pinar finit vainqueur aux points avec les deux oreilles et le rabo symboliques de « Muralista » qui obtient sa grâce (salut au 2°).

(Photo : Carmen Moya)