Bellegarde. 29 août. Le IV° Trophée Sébastien Castella pour Christian Parejo.

Une bonne chambrée d’aficionados avait garni hier les gradins de la placita de Bellegarde pour assister à la quatrième édition du Trophée Sébastien Castella.

En lice trois novilleros sans picadors dont un, Tristan, élève de l’Ecole Taurine du Pays d’Arles, aux portes de la catégorie supérieure (il passera en piquée pour la Feria du Riz d’Arles).

Christian Parejo, de l’Ecole Taurine de Béziers, est déjà un novillero confirmé dans la catégorie au sein de laquelle il évolue, mais son passage en piquée n’est pour le moment pas à l’ordre du jour.

Quant à Fabien Castellani, de l’Ecole Taurine du Pays d’Arles lui aussi, il débute en costume de lumières et devra faire ses classes avant de lorgner vers l’échelon supérieur.

Côté bétail, les organisateurs avaient choisi trois erales d’Alain Tardieu (1°, 2° et 6°) et trois de La Paluna (3°, 4° et 5°), dont un, le quatrième, fut honoré de la vuelta. Le quinto aurait pu prétendre à un même traitement s’il avait été davantage mis en valeur.Des bichos bien présentés pour la catégorie, le premier de la tarde un peu petit cependant. Tous se prêtèrent au jeu, les deux premiers affichant cependant un peu de soseria.

Course en deux temps, la seconde partie plus animée avec des cornus manifestant un poil plus d’alegria.


Face au noble mais faible premier, Christian Parejo fut quelque peu inédit au capote avant que Tristan n’intervienne pour un quite par chicuelina avortée, véroniques et revoleras, l’ensemble de niveau très moyen. Le biterrois d’adoption dessina ensuite une faenita inégale dont les meilleures séries furent droitières, la main gauche usant souvent du pico. Le garçon sait toréer et il signa quelques jolis pechos et dosantinas, abusant (comme ses collègues) de ces dernières. Entière trasera suivant trois pinchazos. Silence.


Le quatrième était d’un autre tonneau. Chargeant avec alegria de son entrée en piste jusqu’au final, noble mais exigeant, ce fut le novillo de la tarde. Accueilli joliment par véroniques genou fléchi, il ne refusa rien, s’engouffrant dans le capote de Christian qui poursuivit par véroniques, puis par tafalleras, certaines un peu chiffonnées. Muleta en mains, le pupille de Thomas Cerqueira proposa une faena ambidextre de bon niveau, un peu en-dessous (à mon avis) des qualités de l’animal. Final par manoletinas avant entière (un peu tendida et un peu atravesada à y regarder de près). Deux oreilles (un peu généreuse la seconde) et vuelta légitime du pensionnaire de La Paluna.


Tristan  salua son premier adversaire par esthétiques véroniques genou fléchi, Fabien Castellani intervenant ensuite au quite pour correctes véroniques et demie. Second tiers pas très abouti en charge du titulaire qui débuta ensuite sa première faena par cambios por la espalda, poursuivant ensuite sur les deux mains par des muletazos inégaux dont une bonne partie de bon niveau, réduisant ensuite la distance au fil des forces déclinantes du Tardieu. Quatre assauts pour laisser une entière traserita, trois descabellos. Silence.


Le quinto, de La Paluna, était aussi un autre bon novillo. Reçu par une larga de rodillas suivie de quelques véroniques, demie et revolera, il fut un adversaire de qualité manifestant comme le précédent noblesse et aligria exigeantes. Après un quite de Fabien Castellani par véroniques et demie, Tristan proposa une faena où l’on put déceler les gestes sûrement les plus aboutis de la tarde, à droite surtout, même si tout ne fut pas parfait. A gauche, le novillo s’appuyait sur le piéton. Malgré cela, les naturelles furent d’un niveau très estimable. Hélas pour Tristan, sa faillite avec la rapière réduisit à néant la bonne impression laissée précédemment, au point que le public en oublia un peu l’excellent comportement du bicho. Arrastre tout de même applaudi et silence pour l’arlésien.


Fabien Castellani est un grand garçon dont les gestes d’ado sont souvent un peu gauches. Des trois garçons, c’est celui qui a le moins d’expérience, et on sera donc amené à être plus indulgent vis à vis de lui. Ses preuves restent à faire. Face au troisième, il s’agenouilla pour deux largas afaroladas, signant ensuite quelques correctes véroniques et demie. Quite de Parejo par chicuelinas et revolera. Muleta en mains, l’arlésien proposa un trasteo ambidextre inégal, souvent maladroit et manquant de fluidité mais empreint de bonne volonté et d’application. Il ne parvint ainsi jamais vraiment à s’imposer au cornu avant d’en finir d’une épée … dans l’abdomen complétée par un carré de descabellos. Salut (d’encouragement).


Reçu par correctes véroniques et revolera, le Tardieu qui fermait la course ne manqua pas lui aussi d’intérêt. Après un quite de Christian Parejo par navarras et demie, puis deux bonnes paires de Marc Antoine Romero (appelé à saluer), le garçon se lança dans une nouvelle faena ambidextre un peu identique à la première où Fabien abusa au final des circulaires inversées. A ce niveau il vaudrait mieux soigner les fondamentaux. Entière traserita au septième assaut, puis des longueurs à la puntilla. Silence.


Christian Parejo fut logiquement délaré vainqueur du IV° Trophée Sébastien Castella. Il reçut un capote de brega et ses deux compagnons une muleta.

Le prix à la meilleure ganaderia du jour est revenu tout aussi logiquement à La Paluna.

Notes.

  • Organisation impeccable malgré une déficience au niveau sono imputée (si j’ai bien compris) aux antis qui ont saboté le matériel. Enhorabuena à l’équipe qui a tenu le cap alors que des arènes de catégorie supérieure ont jeté l’éponge.
  • Minute de silence à l’issue du paseillo en mémoire de Josy Fabre que les habitués des arènes d’Arles avaient l’habitude de rencontrer au bureau.
  • Gros dispositif policier pour parer à toutes éventuelles complications avec les antis, dispositif qui m’a fait faire deux fois le tour du village pour accéder aux arènes, mais ça, c’est une autre histoire !

Reseña et photos : Patrick Colléoni « Paco ».