C’est par une larga cambiada a porta gayola servie avec la cape de paseo qu’il reçut le Dolorés Aguirre sorti en quatrième position, poursuivant ensuite toujours avec ce capote par véroniques et demie. Vint ensuite ce qui constitua le meilleur moment de cette course. Une première pique prise avec beaucoup d’alegria, le bicho poussa le cheval en galopant contre le peto jusqu’à obtenir la chute de l’équidé promené sur une vingtaine de mètres. Ovation. Remis en suerte, l’Aguirre renouvela sa charge dans les mêmes conditions, les planches stoppant la poussée. Nouvelle ovation. Placé au centre, le novillo repartit une fois de plus, sortant seul cette fois après un picotazo (Montero avait demandé à son picador un regaton mais au dernier moment le uhlan retourna sagement la pique pour présenter le fer). Le public fit logiquement saluer le picador lors de sa sortie tandis que Montero se précipitait pour un abrazo mérité. J’engloberais le cheval dans cette hommage. Au second tiers, le garçon laissa ses banderilleros poser les deux premières paires avant d’assurer lui même la troisième clouée en poder a poder. Débutée de rodillas par passes hautes, la faena ambidextre connaîtra ses meilleurs moments sur la main gauche, Montero toréant avec beaucoup d’entrega mais de façon un peu brusque à mon goût. Il y avait matière à plus de douceur, mais on ne saurait reprocher au garçon de manier la muleta avec son coeur. Final par bernadinas (certaines serrées), puis trois pinchazos avant entière contraire qui limitèrent la récompense à une vuelta alors qu’une, voire deux oreilles, semblaient acquises. Vuelta aussi pour le novillo auteur d’un important premier tiers, avec le bémol de la troisième rencontre. Une quatrième rencontre aurait peut-être permis d’affiner notre jugement sur l’animal.