L’histoire du Domaine de Méjanes, par Michèle Ricard (34).

Aujourd’hui, je vous écris le dernier épisode de notre Saga de Méjanes, que vous avez été quelques dizaines de milliers à suivre chaque jour.

Cette correspondance digitale avec vous tous, aura permis de mieux nous découvrir et surtout, de rendre hommage à tous ceux qui, depuis la fin des années 30, ont fait de Méjanes un lieu magique, unique.

Bien sûr, je n’ai pas pu remercier tout le monde, mais vous ne m’en tiendrez pas rigueur je l’espère…

Ce récit touche donc à sa fin mais il marque aussi le début d’une nouvelle aventure pour le domaine !

De grands projets que nous partagerons ensemble, avec tout l’enthousiasme et la passion pour notre terre et nos traditions que nous ont transmis nos aïeux et que nous transmettons à notre tour aux nouvelles générations.

Michèle Ricard avec sa petite-fille Inès et Julie Bousquet Fabre

L’un de ces beaux exemples de transmission est celui d’Henri Fabre avec sa petite fille Julie Bousquet Fabre.

J’ai rencontré Julie au dîner de la Confrérie du Riz il y a quelques années et ce fut un coup de foudre amical pour cette jeune femme à qui le grand-père, Henri Fabre, à transmis toute sa passion, sa dévotion à la Camargue et son savoir-faire ancestral, celui de la fabrication des savons de Marseille.

J’ai apprécié la ferveur de Julie pour nos traditions vivantes qui, selon elle, «font du lien entre les générations, qui sont nos tripes, notre identité. Ce qui nous rend vivants».

De Méjanes, Julie a le souvenir du Rejon d’Or auquel elle assiste en famille, depuis toute petite. Elle raconte aussi cette sortie de classe, en CM1, au Domaine de Méjanes. Étant scolarisée à Aix en Provence, elle est si fière de «présenter Méjanes» à ses petits camarades qui ne connaissent pas la Camargue… et pour l’occasion elle porte des bottes camarguaises toutes neuves, offertes par sa grand-mère.

Tous ses week-ends, elle les passe dans le domaine familial de La Porcelette. Sur le dos de « Souleu », aux côtés de son Papé Henri Fabre, qui lui parle le provençal, elle se balade le long du Rhône et apprend tout des secrets de la Camargue…

A ses 10 ans, Julie reçoit des mains de son grand-père le cahier de la manade. C’est elle désormais qui en sera responsable. Quelle valeur symbolique pour la petite fille !

Henri Fabre ressemble beaucoup à Paul Ricard. C’est un entrepreneur provençal mais surtout un grand humaniste qui porte en lui cette joie de vivre très communicante.

Julie choisit de faire des études de biologie et de protection de l’environnement. En parallèle, elle est demoiselle d’honneur de la reine d’Arles Sabine Mistral.

Au sein du Parc des Alpilles, elle forge son expérience et s’épanouit pleinement dans la sensibilisation à la préservation de la nature, du tourisme durable…

Et puis en 2009, Julie rejoint ses parents et sa sœur au sein de la savonnerie familiale de Salon de Provence pour poursuivre l’œuvre de son tant regretté Papé.

Julie travaille depuis plusieurs années avec acharnement aux côtés de l’Union des Professionnels du Savon de Marseille pour défendre et promouvoir l’authentique Savon de Marseille.

Remise de la médaille du Club Méjanes aux femmes de Provence lors de la Feria du Cheval 2017

Une bien belle histoire de transmission comme celles d’autres femmes de Camargue, amies de Méjanes comme Anne Clergue, Aurélie et Aude Raynaud, Martine Clément, Naïs Lesbros, reine d’Arles, et Amélie Emanuel, notre ambassadrice du riz, Estelle Rouquette, Francine Yonnet et sa fille Charlotte, Danielle Valette, Annelyse Chevalier, Marie-Noëlle Dupuis, Fabienne Martin, Anne et Laure Vadon, Elsa Guillot…et tant d’autres qui me pardonneront de n’être pas citées ici.

Une pensée pour l’enfant de Méjanes, Josette Blanchet Amphoux, qui nous a quittés il y a quelques jours, et pour la brillante et passionnée Florence Clauzel qui s’est tant battue, elle aussi, pour préserver nos traditions et la Fe di Biou !

Merci mesdames. Vous avez toutes mon admiration et ma profonde affection.

Merci à tous. A bientôt au Domaine de Méjanes !