L’histoire du Domaine de Méjanes, par Michèle Ricard (30).

Pour écrire ces récits chaque soir, je ne fais pas appel qu’à mes souvenirs… je recherche dans les archives du domaine, je questionne les témoins de ces époques et les principaux intéressés.

Je fais appel aussi à vos témoignages, à vos photos, aux anecdotes que vous m’envoyez régulièrement pour m’aider à raconter l’histoire avec le plus de justesse possible. Eh oui, je compte sur vous pour faire au plus précis !

Et parfois je découvre ainsi grâce à vous, des histoires insoupçonnées qui me confortent, encore et toujours, dans l’idée que le Domaine de Méjanes est décidément depuis toujours, ce que les communicants appellent «un incubateur de talents».

Aujourd’hui je veux donc rendre hommage à ces cavaliers, dont la reconnaissance actuelle est souvent mondiale, pour qui Méjanes a été un «tremplin» ou tout simplement un écrin pour développer leur talent devant un public de connaisseurs et de passionnés.

Je vous ai déjà parlé de Gérald et de Patricia Pellen, des écuyers du Cadre Noir de Saumur, de l’École Nationale Portugaise, de Charlie Andrieux, … mais tellement d’autres ont foulé du sabot le sable de Méjanes.

Erik Hasta Luego

Dans les années 70, Max Hasta Luego arrive dans le sud avec son épouse, ses enfants et leurs poneys. Mon père leur propose de s’installer sur le domaine pour y développer leur spectacle qu’ils produiront en famille dans toutes les fêtes et événements de la région.

Erik Hasta Luego, désormais installé à Nîmes avec son Academy Hasta Luego, se souvient avec émotion de cette période de création.

Depuis, sa famille et lui sont très attachés au domaine où ils reviennent régulièrement pour profiter d’un spectacle ou s’y produire. Cette année pour la Feria, son Academy Hasta Luego qui parcourt l’Europe avec succès, devait être l’invitée d’honneur… mais ce n’est que partie remise !

Il y a aussi le célèbre Lucien Gruss et sa présentation époustouflante dans les années 70.

Il est aussi, en 2018, l’invité d’honneur avec une superbe représentation et la sortie de son livre « Pour la beauté du cheval » aux éditions du Diable Vauvert.

Photo ci-contre : Lucien Gruss, Invité d’Honneur de la Feria du Cheval de Méjanes édition 2018.

Clémence Faivre, «l’écuyère alchimiste», est la « guest star » de l’édition 2017 de la Feria. On se souvient de l’ovation du public des arènes de Méjanes lorsqu’elle présente son fabuleux cheval « Fuego ».

Clémence garde de son séjour un souvenir particulier, intense. Elle est, à travers ses tournées mondiales, l’une de nos plus ferventes ambassadrices.

Photo : Clémence Faivre et son magnifique « Fuego » pour l’Edition de la Feria du Cheval 2017.

Et puis en 2019, c’est Lorenzo, l’enfant du pays qui nous ensorcelle avec son spectacle devant le Vaccarès.

L’immense talent de ce génie équestre et de ses juments, sublimé dans le décor de cinéma qu’offre le Domaine de Méjanes. Des images à jamais gravées dans nos mémoires.

Photo : Michèle Ricard avec Lorenzo Camargue à l’occasion de la Feria du Cheval 2019.

Alors pour terminer ce chapitre, une surprise. Son témoignage, sincère, apporte une telle fierté pour Méjanes !

Carlos Pinto, cavalier Olympique de Dressage au palmarès impressionnant !

Directeur Technique du Haras de la Gesse, grand élevage français de chevaux lusitaniens. Haras Saint Augustin, Haras de Niaster. Formateur des cavaliers de la SOREC au Maroc.
En charge de la formation des cavaliers du Puy du Fou.
Suivi technique de l’Académie Equestre de Versailles.
Haras Villa Do Retiro au Brésil.

  • 2014 : Jeux equestres mondiaux – « Soberano III ». (photo du haut)
  • 2009 : Coupe du Monde – « Poderoso do Retiro ».
  • 2009 : Championnat d’Europe – « Poderoso do Retiro ».
  • 2008 : Jeux Olympiques – « Notavel » – Puy du Fou.
  • 2007 : Championnat d’Europe – « Notavel » – Puy du Fou.
  • 2005 : Championnat d’Europe – « Notavel » – Puy du Fou.
  • 2001 : Championnat d’Europe – « L’Envol ».
  • 1997 : Championnat d’Europe – « Chantor ».
  • 1995 : Championnat d’Europe – « Duvon ».
  • 1989 : Coupe du Monde Volvo – « Ripado ».

Il s’agit de Carlos Pinto, cavalier olympique de dressage. Son équitation et son enseignement sont une référence dans le monde entier. En 1976, Carlos Pinto, installé dans son écurie au Portugal, est déjà très reconnu et titré dans sa discipline, mais il n’est pas encore sur le territoire français.

Son ami Raymond Andreani, un autre grand personnage du milieu équestre, lui parle de Méjanes et des Ferias du Cheval qui y sont organisées par Luc Jalabert.

En juillet 76, les cavaliers du Cadre Noir de Saumur se présentent devant le public de la Feria. Carlos Pinto entre ensuite en piste pour une démonstration en solo sur son cheval portugais « Sino ».

Le public est abasourdi. On n’a jamais vu une telle finesse, une telle justesse, une telle brillance. Les spectateurs l’acclament, debout.

Lorsqu’il sort des arènes, Carlos Pinto est approché par tous. Tout le monde veut lui parler, veut apprendre à ses côtés, veut comprendre… C’est là qu’entre en scène, Jean Alazar dont je vous parlerai demain.