Louis Thiers, mon oncle, était le frère de maman. Lieutenant colonel, Louis est un jeune homme brillant. Il est en son temps le plus jeune banquier de France.
Entrepreneur dans l’âme, il s’ennuie vite dans le milieu bancaire… Il est très proche de son beau-frère Paul Ricard, partageant avec lui la même passion pour le travail, la convivialité et l’aficion.
Mon père lui propose de le rejoindre au sein de la société Ricard, à la direction financière. Ils forment tous deux un duo de choc, Paul Ricard le créateur visionnaire, Louis le gestionnaire. L’harmonie est parfaite.
Louis Thiers est aussi un homme jovial, bienveillant, qui aime les gens.
Son épouse Germaine Roux de son nom de jeune fille, était originaire d’Arles. La famille vit à Marseille la semaine et à Arles le week-end, et surtout à Méjanes.
Germaine est l’élégante ambassadrice des Clubs Taurins Ricard. Toujours présente, discrète et attentionnée. J’ai eu la chance de l’avoir pour marraine. Elle m’a transmis son amour pour les traditions arlésiennes… dont sa broche.
Je me souviens de notre dernière conversation téléphonique, quelques jours avant sa mort ; elle me disait «Prends soin de Méjanes…».
Chaque samedi, Louis Thiers est à la brasserie du Waux Hall avec son collaborateur et ami Louis Delavalle surnommé «Loule».
C’est là qu’il rencontre tout le milieu de la corrida et de la bouvine. C’est sans doute là aussi à partir d’une discussion avec un club taurin que Louis Thiers, avec son enthousiasme infatigable et avec l’aide de Paul Ricard, crée les Club Taurins Ricard en parallèle de ses fonctions dans la société.
Il possède même une manade de taureaux de Camargue. Louis Thiers, dans le cadre de son aficion prend la gérance des arènes d’Alès. Ses responsabilités au sein du groupe Ricard puis Pernod-Ricard vont s’étendre. Les Clubs Taurins se multiplier…
Le fils de Louis, Philippe Thiers, est doté d’une vivacité exceptionnelle avec un talent d’orateur hors du commun. Il est taquin et beau garçon, certains le surnomment «Alain Delon».
On le voit à l’âge de 14 ans prendre le micro devant l’assemblée des Clubs Taurins et son millier d’adhérents…
On le voit ici, petit aux côtés de Johnny Hallyday lors du tournage «D’où viens- tu Johnny ?» échanger quelques mots avec le chanteur. C’est lui qui gardera son cheval «Johnny» à Méjanes…
Philippe Thiers est un grand aficionado. Très proche de César Giron, il passe beaucoup de temps avec lui lors de ses séjours à Méjanes. Il devient même novillero.
Nous sommes en 1967. Philippe Thiers a 17 ans et intègre la société Ricard comme commercial. Ce personnage flamboyant, va comme son père, vivre deux vies… celle dédiée à l’entreprise Ricard et l’autre au service de sa passion. Arrivé à la co-direction de Ricard à Bordeaux, Paul Ricard lui confie en 1980 la Direction Régionale de Toulouse.
Il développera avec son ami Palomo, les Clubs Taurins dans le Sud-Ouest, en signant un accord avec la Fédération des Courses Landaises qui permettra à l’UCTPR de devenir la plus grande force taurine de France. Au décès de son père Louis Thiers, il devient Président.
Philippe Thiers a toujours voué une grande admiration pour les deux grands personnages qu’étaient son père Louis et son oncle Paul. Aux côtés de Palomo, de Louis Delavalle et de tous les autres – qui se reconnaîtront – il a su fédérer et enthousiasmer tous ceux qui croisaient son chemin ou vivaient à ses côtés.
