L’histoire du Domaine de Méjanes, par Michèle Ricard (19).

Le plus grand bonheur de mon père était de rendre les gens heureux.

Le Domaine de Méjanes a toujours été, grâce à cette philosophie-là, le théâtre grandeur nature qui a rendu possible l’épanouissement, le talent et la passion de ceux qui s’y sont présentés.

En effet, le Domaine de Méjanes est avant tout l’Histoire d’Hommes et de Femmes qui en font, au fil des années, vivre la magie.

Tous ne sont pas cités dans ce récit. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Toutefois, je travaille à l’écriture d’un livre qui s’efforcera de retracer avec plus d’exactitude au niveau des dates, des noms, …, l’épopée du domaine à travers ceux qui qui y ont, chacun à leur manière, participé.

Aujourd’hui, c’est du charismatique Charles Fidani dont je vais vous parler.

A partir de 1946 et pendant 25 ans, il est torero à pied. Il mène ensuite une superbe carrière de raseteur, puis de rejoneador. Il est le premier en France, à terminer ses combats à pied, comme le célèbre Cañero. Il torée même jusqu’en Suisse près de Genève en 1964.

Au début des années 50, mon père lui confie la gestion de la manade. Pour la ganaderia, il se rend au Portugal avec Marius Lescot et achète des vaches et des taureaux à Emilio Infante de Cámara.

Cet homme courageux, tenace et si fidèle à Méjanes, inaugure officiellement les arènes le 3 juillet 1955. Dans ces mêmes arènes, il remporte trois fois le Rejon d’Or… en 1961, en 1962 et en 1967.

Charles Fidani fut aussi un innovateur et d’une certaine façon un excellent « metteur en scène », en imaginant des guirlandes et des drapeaux en guise de rejons, jusqu’à des javelines bombées, d’où s’échappaient des colombes!

Un grand homme qui a marqué son époque et Méjanes. Profondément.

Il décède à 95 ans. Quelques mois plus tôt, le public de Méjanes l’acclame une dernière fois alors qu’il réalise, dans une calèche, son dernier tour d’honneur dans les arènes, en prélude du Rejon d’Or.