L’histoire du Domaine de Méjanes, par Michèle Ricard (13).

De grandes figures politiques françaises viennent régulièrement au Domaine de Méjanes. Dans le cadre de visites officielles, mais aussi pour découvrir, visiter un lieu «culte» de Camargue et s’immerger dans ses traditions.

Maman organisait pour ces occasions de belles réceptions festives et très conviviales au restaurant de Méjanes, en présence de tout le personnel, des gardians et de leurs chevaux.

Bernard, notre bayle-gardian de l’époque, rentre même à cheval à l’intérieur du restaurant, saluer nos invités.


Des vachettes sont aussi lâchées dans la grande salle, au milieu des convives. Nous arrêtons vite cette formule qui provoque de nombreux dégâts… dont beaucoup de vaisselle cassée.

Toujours de grands moments accompagnés du son des guitares et des applaudissements. Des souvenirs insolites et si joyeux pour tous.

En mai 1964, Pierre Lelong, chargé de mission au cabinet du Président Pompidou découvre Méjanes avec beaucoup d’intérêt. L’histoire du Domaine le fascine… comme chaque invité qui pénètre dans notre univers.

En 1966, c’est François Mitterrand qui vient pour la première fois au Domaine. Il est à l’époque Président du Conseil Général de la Nièvre. Il vient, une année avant, de perdre l’élection présidentielle au deuxième tour contre le Général de Gaulle en tant que candidat de l’Union de la Gauche. Je ne suis pas présente cette année là lors de son séjour.

En revanche début des années 70, ma route croisera la sienne, à Méjanes, très furtivement.

C’est un chaud après-midi d’été, je suis dans la cour du mas, lorsqu’arrive une grande berline foncée immatriculée à Lyon.

En sortent deux hommes dont l’un en bermuda, au regard pénétrant. Il me fixe avec insistance. Son compagnon me demande s’il est possible de trouver de l’essence à Méjanes, indiquant la pompe installée dans la cour. Je réponds du tac au tac qu’il n’en est pas question. L’essence est réservée aux machines agricoles. Les deux compères repartent.

En rentrant au mas, je me rends compte que ce beau brun séduisant était en fait François Mitterand. Quelle gourde ! Mettons cela sur le compte de l’émotion. Le récit de cette histoire a beaucoup fait rire mon père.

Plus tard un autre chef d’État, Nicolas Sarkozy, viendra à Méjanes profiter d’une belle balade à cheval. Il est aussi arrivé que des partis politiques organisent leur meeting au Domaine…