Nous sommes fin des années 50.
En parallèle du développement agricole et touristique, les tournages de film de cinéma se poursuivent…
Les personnalités du monde artistique découvrent Méjanes, invités par mes parents. Toujours accompagnés de mes frères, mes sœurs et moi.
Pour Luis Mariano, le ténor basque espagnol dont « Mexico » reste l’un des plus grands succès, c’est une véritable histoire d’amour avec Méjanes. Avec notre famille et avec la Camargue. Il rêve d’une petite maison devant le Vaccarès.
En 1957, c’est Fernand Raynaud qui vient pour le tournage « Les arènes joyeuses ».
Ma sœur Betty, présente sur les lieux, me raconte que notre cousin Jacques Cognet est la doublure de Fernand Raynaud pour la cascade équestre. Tellement amusant de voir notre cousin, sans grande expérience de la cascade cinématographique, devoir partir au galop, à l’envers face à la croupe… pas évident !
Tino Rossi et Fernandel apprécient eux aussi beaucoup Méjanes.
Je me souviens du tournage de « Nul bien sans peine », sur notre île de Bendor. J’y étais figurante, accompagnant Fernandel sur son bateau aux côtés de Mireille Darc. L’acteur nous confiait que la meilleure façon de perdre son temps était de faire du cinéma… Nous répétions la scène de l’arrivée dans le port une bonne dizaine de fois.
Il vient par la suite passer une journée à Méjanes. Heureux et ému de découvrir l’histoire du lieu, raconté par mon père qui le guide à travers le domaine.
Ma sœur Danièle se souvient d’un déjeuner mémorable avec maman, au restaurant Le Méjanes. Nous sommes en 1965.
Un déjeuner en présence de l’immense photographe Lucien Clergue et de son ami Pablo Picasso, du torero César Giron, de Luis Mariano et du mythique Manitas de Plata…
Un moment de partage, de passion, de convivialité. Intense. Une parenthèse hors du temps sur ce bout du monde. Comme un refuge.
L’esprit de Méjanes est là.