Arzacq. 23 février (tarde). Jesus Romero triomphe et Jean Larroquette réussit son examen.

Arènes couvertes bien garnies.

Trois erales du Camino de Santiago (Jean-Louis Darré) et trois de Casanueva, (Guillaume et José Bats), tous biens présentés dans le type de leurs origines et parfaitement toréables, même si certains étaient compliqués.

  • Sergio Rodriguez, (violet et or) : au premier, un pinchazo et  une entière, une oreille ; au quatrième, deux pinchazos et une entière basse, silence.
  • Jésus Romero, (vert très pâle et or) : au deuxième, un pinchazo, une entière, une oreille ; au cinquième, un pinchazo et une entière, deux oreilles, vuelta au novillo.
  • Jean Larroquette «Juanito» (bleu et or) : au troisième, deux pinchazos, une entière, avis et salut ; au dernier, un pinchazo, une demi-lame, avis, trois descabellos, une oreille.

En coupant une oreille à son dernier Casanueva, Jean Larroquette «Juanito» n’a pas manqué sa première apparition en habit de lumières. Dans la deuxième partie de sa faena, on a vu un garçon possédé par le démon de l’art, sachant laisser tomber sa muleta, prendre un rythme d’une lenteur inimaginable…

On était dans le chapitre des très grands, les Curro (Romero et Diaz), les Rafael et les autres. Jean Larroquette, tu nous as séduits !

Cette novillada sans picadors d’Arzacq était un tremplin pour les jeunes, et un desafio ganadero où Guillaume Bats  a su tirer son épingle du jeu avec le cinquième récompensé d’une vuelta al ruedo. Parfait dans tous les temps de la lidia et sachant conclure parfaitement, Jésus Romero s’est ouvert la Grande Porte des arènes du Soubestre.

Sergio Rodriguez avait ouvert les débats de cette nouvelle course avec beaucoup de talent à la cape et se régalant par la suite, à la muleta, sur la main gauche. Un novillero agréable qui coupait  une vraie oreille.  

Cette main gauche, particulièrement séduisante chez ce garçon on allait la retrouver avec le quatrième eral, un Camino, très combatif. Mais ces naturelles ne suffiraient pas à faire oublier la mise à mort des plus laborieuses.

Jesus Romero adore toréer de cape. On ressent le plaisir qu’il éprouve a embarquer son adversaire dans d’interminables capotazos. Sa faena pourrait être rapidement ennuyeuse s’il n’avait trouvé ces moments muleteros où tout appartient à une autre dimension, comme cette façon d’oublier sa muleta à la sortie d’une trinchera… Et tout cela se passe avec la main gauche, avec laquelle il gagnera sa première oreille.

N’oublions pas que le garçon a un certain talent lorsqu’il se saisit des banderilles. Il n’a pas l’habitude de tricher avec les bâtonnets, même si par instants on lui reprocherait sa facilité. Il saura totalement exploiter les qualités de son dernier adversaire et s’imposer comme le triomphateur  du «Bayonne de Cristal».

Jean Larroquette entrait dans la cour de ceux qui veulent devenir grands. Le premier novillo imposait du courage. Jean il sut le trouver au plus profond de lui-même, surtout dans les premières passes de châtiment qu’il infligea au Camino.

Puis, s’imposant sur son adversaire, il afficha des naturelles et une muleta «négligée» mais harmonieuse. Mais ces moments doivent être brefs, et lui les fit durer. Lorsqu’il revint pour terminer sa sortie, ce fut ce torero «relajado», connaissant parfaitement ou presque le bicho. Il jeta l’épée pour des naturelles de la droite, se régala sur l’autre main, et là, à gauche, trouva un classicisme parfait.

Jean Larroquette «Juanito» a démontré hier qu’il avait des qualités pour être torero.

Et maintenant, à lui de jouer !

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Photos et diaporamas : Roland Costedoat.