Camas. Encerrona d’Esau Fernandez.

Certains s’enferment seul dans une arène pour relancer leur carrière, d’autres pour prouver ou se prouver qu’ils sont capables de relever le défi d’une encerrona, d’autres encore pour mesurer le niveau atteint.

A ce stade des annonces, deux encerronas sont annoncées pour la temporada 2020 sur le sol du Vieux Continent (il y en aura peut-être d’autres), celle du novillero Francisco Montero à Céret le 19 juillet (voir article sur notre site) et celle du matador sévillan Esau Fernandez programmée le 29 février chez lui à Camas (Sevilla).

Le garçon y affrontera six bichos de différents fers, Victorino Martín, Puerto de San Lorenzo, Daniel Ruiz, Baltasar Ibán, El Pilar et La Palmosilla, un échantillon ganadero mêlant devises toristas et devises plus commerciales. Tous les toros ont été offerts par les ganaderos car cette corrida à la mode goyesca revêt un caractère bénéfique (les fonds recueillis iront à l’association Caritas qui vient en aide aux nécessiteux de la ville).

Esau Fernandez a commenté le choix des élevages : « Victorino parce que le premier toro que j’ai indulté portait ce fer, Puerto de San Lorenzo parce ce sont des copains, Daniel Ruiz car c’est le premier toro qui a été offert, Baltasar Iban parce que j’affectionne particulièrement cette maison, El Pilar car c’est la ganaderia de mon alternative, et La Palmosilla car Javier Nuñez est un ami personnel ».

Camas-2020

Quant aux motivations : « j’ai besoin de m’affirmer au niveau personnel. Cette année sera celle de mes dix ans d’alternative et toréer dans ma ville me procure beaucoup de joie. Il est possible que beaucoup de personnes aient une mauvaise image de moi. Je suis joyeux et extraverti, je ne vais pas changer maintenant, mais dans l’arène j’ai toujours fait preuve de beaucoup de sérieux ».

« Lors de la temporada qui vient de s’achever, j’ai toréé six fois en Amérique, onze fois en Espagne et j’ai participé à treize festivals. Je suis dans un bon moment et cette temporada m’a laissé une bonne saveur en bouche. Je suis un torero mûr et c’est le moment d’accomplir le rêve de tuer six toros dans ma ville de Camas ».

Esau n’occulte pas le fait que cette encerrona peut être un moyen d’attirer l’attention pour entrer dans les cartels de Séville : « Nous aimons tous aller à Séville. C’est là que j’ai pris l’alternative et depuis la corrida de Miura de 2017, je n’y suis plus revenu. Je serais enchanté que cette encerrona me serve pour revenir à Séville ».