L’un s’appelle Heriberto (Henri) Lanfranchi né le 27 mai 1932 de parents français à St Cloud, près de la Seine.
En 1936, le bateau l’Orénoque amènera la famille à Mexico pour affaires paternelles.
En 1939, la déclaration de la deuxième guerre mondiale interdira le retour programmé dans l’hexagone et fera de lui un citoyen mexicain.
Son père spirituel José Luis Reyes Trechuelo, journaliste de nombreuses années à l’hebdomadaire «El Redondel» l’initiera à la Fiesta Brava en l’amenant dans la vieille arène El Toreo de la Condesa .
En 1971 et 1978, Heriberto publiera la Fiesta en Mexico y en España» 1519-1969 en deux tomes et un appendice jusqu’en 1977.
En collaboration avec l’association nationale des Criadores des Toros de Lidia, il publiera les deux éditions «Historia del Toro bravo mexicano» 1983, puis 1993.
En 1984, il sera membre fondateur de l’Union des Bibliophiles Taurins Mexicains.
Il animera sur le canal 11 de la télévision mexicaine en collaboration avec les avocats Julio Tellez Garcia et Luis y Humberto Ruiz Quiroz, l’émission Toros y Toreros.
En mai 1989, il passera avec succès son examen de «juez de plaza» et officiera comme président de course à la Monumental de Mexico 164 fois jusqu’en 2004. Il présidera une course du matador français José Manrubia dans le cratère mexicain. Christian (Nimeño II) avait sa résidence secondaire chez Heriberto, 194 col Florida.
Le 31 janvier 2009, Heriberto a conclu sa conférence au musée taurin de Mexico à l’initiative de l’avocat Ricardo Zurita pour l’association Contoromex (fédération des peñas taurines mexicaines) par ces mots : «Quien no conoce su pasado no tiene futuro».
L’autre, Santiago ( Jacques) Lanfranchi né le 2 octobre 1951 près du Rhône mais aussi près du fleuve Taravo qui baigne les murs du village paternel Pila Canale en Corse de sud .
Mon père, Ange, avait, lors d’un voyage au Mexique, repéré cette homonymie dans un bottin des années 1970.
Ce même patronyme qu’Alain Montcouquiol avait relaté quelques années plus tard à Jacques.
Le 2 février 2009 dans ce même musée taurin, je concluais une intervention pour la même organisation «Contoromex» par ces mots: « une société sans passé n’a pas d’avenir ».
Le soir même, par la magie des réseaux de copains et de Jean François Nevière, président de l’Association Mexico Aztecas Y Toros , je rencontrai mon oncle d’Amérique : Heriberto Lanfranchi.
Il y a certainement un ancêtre commun de Tox (Haute Corse) ou de Guitera (Corse du Sud), on n’a pas fait de bilan génétique.
Nous partageons «l’aficion a los toros», le plaisir de l’écriture, la collecte d’archives, le partage des connaissances et les joies de la famille (racine latine oblige), mais aussi le mauvais caractère, une diplomatie relative et une droiture encombrante (de nos jours).
Pour respecter le baroque religieux des églises amérindiennes, je remercie notre señora de la Guadalupe et Quetzalcóatl, dieu de l’homme et du savoir pour cette rencontre inespérée.
Pace e salute. Jacques Lanfranchi
Février 2009
Cela fait une décennie déjà, pour ma rencontre avec Heriberto Lanfranchi (d’où l’article de 2009). Je l’ai revu quatre fois, à Mexico, dans son quartier de Coyoacan. Il était très digne, très torero malgré les blessures de l’âge. Monsieur Heriberto Lanfranchi Sherer est parti pour l’ailleurs, le 10 novembre 2018, à 86 ans.
J’ai perdu mon Oncle d’Amérique. Une légende indienne conte : «Chaque atome de notre corps fait partie d’une étoile et la réintégre un jour…».
Celle d’Heriberto brillera indifféremment dans le ciel du Mexique, et celui de Tox (Haute Corse). Double culture oblige.
Desde Fontvieille (Francia), abrazo muy fuerte del Kallista à Carmela su esposa, Patricia, Eduardo y Roberto, los niños.
El sobrino frances. Jacques Lanfranchi
11 novembre 2018
Note : dans la Mexico hier, une minute d’applaudissements a salué la mémoire des personnes disparues dont Heriberto Lanfranchi.
Voir en cliquant ici : https://www.facebook.com/patricialanfranchi/posts/10216683716980794