Communiqué de presse de Monical Michel, Députée du Pays d’Arles.

Depuis quelques semaines, le monde de la tauromachie est en effervescence après la prise de position de deux députées «En Marche» voulant faire légiférer pour interdire aux enfants de moins de 16 ans l’accès aux arènes.

Le débat n’est pas nouveau. Depuis le 19ème siècle, des personnalités d’obédience politique et religieuse diverses ont cherché à faire interdire la corrida. L’approbation de la loi Grammont en 1850 entraina des velléités d’interdiction des corridas en France, soulevant l’indignation des populations du Sud.

A Nîmes, le torero Manzzantini fut expulsé de France. A Dax, Félix Robert fût emprisonné.

Mais jamais, l’interdiction ne fut réellement observée. En 1920 à Arles la ville sort de la torpeur de la guerre et les protectards aussi. Lors d’une course organisée par l’empresa Pouly père, ces derniers s’indignent du sort des toros sans défense et pas des 10 millions de victimes et des 8 millions d’invalides du conflit de la guerre de 14/18.

«La levée des tridents» du 17 novembre 1921 à Nîmes où une foule immense et forte de plus de cent cavaliers conduite par le Marquis Folco de Baroncelli-Javon – dont on fête cette année, les 150 ans de la naissance – et son ami l’avocat manadier Bernard de Montaut Manse permet de débouter la SPA de son action en justice contre les corridas à Nîmes. Prenant en compte la volonté exprimée, cette loi très Jacobine fut amendée par les députés en 1951 pour exclure les corridas du champ d’action de la loi et instaurer en sa faveur une exception culturelle limitée aux régions de tradition taurine ininterrompue, cette expression culturelle a fait l’objet d’une volumineuse jurisprudence aujourd’hui définitive, depuis que le conseil constitutionnel l’a jugée conforme à la constitution.

En 2015, la notion d’être vivant doté de sensibilité pour un animal intègre le code civil. Ce concept était déjà inscrit dans le code rural depuis la loi de 1976, mais sa portée symbolique se trouve élargie par son intégration dans le code civil. L’animal reste «un objet de droit» que l’on peut posséder ou utiliser. Cette notion donnant lopportunité aux défenseurs des animaux de relancer le combat. 

Certes, le débat ne sera jamais clos. Et les tentatives toujours présentes

Mais contrairement à ce que certains pensent, il n’est jamais bon de dissocier des cultures, même proches. Chacun a besoin de l’autre pour se construire. Même si les règles sont différentes, la finalité est identique. Un homme affronte en combat loyal un animal sauvage, comme au temps des premiers hommes qui combattaient l’auroch pour survivre. Les peintures rupestres sur les parois de nombreuses grottes, à Lascaux, à Chauvet et partout dans le monde, sont là pour en attester. Aujourd’hui, ce combat est devenu un art pour la tauromachie espagnole et un sport reconnu par un Ministère de tutelle pour la course camarguaise et la course landaise. Et aussi une identité culturelle et économique avec les spectacles de rues et les activités connexes qui en découlent.

Depuis qu’elle a été élue députée du pays d’Arles, Monica Michel a assisté à de nombreuses manifestations en Pays d’Arles. Elle soutient la culture tauromachique comme élément majeur de l’identité de son territoire. Et pour répondre au débat partisan qui s’est déroulé ces derniers jours à l’initiative de deux députées LaREM qui ont déposé une proposition de loi pour interdire l’accès aux arènes aux mineurs de moins de 16 ans, Monica Michel a demandé au Président du groupe des députés «En marche» – Monsieur Gilles Legendre – de rencontrer une délégation qui sera conduite par Monsieur André Viard – Président de l’Observatoire des Cultures Taurines et M. Etchegarray – Président de l’UVTF. 

Ce rendez-vous est prévu le 20 novembre prochain. Monica Michel et d’autres députés seront présents.