Samedi 19 octobre 2019, environ 300 personnes et plus de quarante enfants se sont retrouvés devant les arènes de Béziers pour dire NON à l’interdiction des corridas aux mineurs !
Toutes les interventions, à commencer par celle de Bernard Mula, président de la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois reflétaient la colère des présents face à cette proposition de loi dont le but est d’interdire aux familles d’emmener leurs enfants et/ou petits-enfants voir des corridas et la nécessité pour l’Aficion de se mobiliser aujourd’hui et demain.
Après la lecture d’une lettre* du Maestro Sébastien Castella, apportant son soutien au rassemblement, lue par Anaïs, éleve de l’École Taurine de Béziers, Hugues Bousquet, de l’Observatoire National des Cultures Taurines, donnait le salut de cette association et lisait notamment un extrait du document sur les élèves des écoles taurines transmis au Président de la République, aux membres du gouvernement et à tous les parlementaires** et concluait par : « les batailles, les combats que l’on perd sont ceux que l’on ne mène pas !«
Ensuite Patrice Sifflet, pour Esprit du Sud 34, réclamait le droit pour les parents de choisir eux-mêmes, entre autres, les loisirs de leurs enfants. Puis apportait son vibrant salut une délégation de quatre jeunes nîmois imitateurs et animateurs du collectif « NON a l’interdiction de la tauromachie aux mineurs » et créateurs du logo qui émaille à présent toutes les manifestations taurines.
Bertrand Couronne, président de la Société des Arènes, réclamait le droit de continuer à transmettre à nos enfants notre culture, dont la tauromachie fait partie.
Robert Margé, venu de sa ganaderia des Monteilles avec toute sa famille, chevauchant leurs montures de travail, annonçait qu’il serait à Bruxelles, avec ses amis éleveurs, pour défendre les élevages de taureaux et rappelait le rôle écologique des ganaderias. Les maires de Béziers et de Boujan, Robert Ménard et Gérard Abella, soulignaient leur attachement et celui de leurs villes respectives à cette tradition du Sud qu’est la tauromachie, tradition qu’il faut préserver, défendre plus que jamais en se retrouvant pour le faire, chaque fois plus nombreux.
La députée de la circonscription, Emmanuelle Ménard, informait l’auditoire que cette proposition de loi, émanant de parlementaires (et non projet de loi, lui d’essence gouvernementale) serait certainement mise en sommeil jusqu’aux élections municipales de mars 2020, pour peut-être passer en catimini durant les vacances. Elle appelait les présents à être de plus en plus vigilants pour que les parents restent maîtres de l’éducation de leurs enfants.
Avant que les partcipants entonnent une vibrante Marseillaise, Bernard Mula concluait par un appel à rester mobilisés et à montrer notre détermination en participant nombreux aux 37èmes Journées Taurines de Béziers du 24 au 27 octobre, journées qui se termineront par un bolsin dans les arènes biterroises.
*Lettre de Sébastien Castella.
Chers aficionados,
A travers ces quelques mots, j’ai souhaité vous apporter tout mon soutien et être à vos côtés ce matin dans ma ville de Béziers lors de ce rassemblement qui nous unit pour la défense de la tauromachie. Comme vous le savez, dès que j’ai appris l’intention de la députée Aurore Bergé de proposer une loi pour l’interdiction des corridas aux mineurs, je me suis exprimé dans une lettre ouverte qui, je le pense, à interpelé les aficionados, les professionnels, les élus, mais aussi la jeunesse taurine qui a lancé le mouvement «Touche pas à mes passions» et qui prend plus d’ampleur tous les jours… Cette jeunesse nous montre la voie et nous aide à être encore plus fort dans ce combat.
Comment peut-on interdire l’accès aux enfants à une culture ou un art en France en 2019 ?
Comment peut-on, depuis Paris, juger ce qui est bon ou mauvais pour l’éducation de nos enfants ?
La tauromachie est notre passion et nous devons nous montrer forts et solidaires afin de nous faire entendre et surtout afin de nous faire respecter.
Après Nîmes, Arles et Dax il y a quelques jours, aujourd’hui Béziers revendique son aficion, et quoi de plus symbolique pour nous tous que de nous rassembler devant ces arènes chargées d’histoire taurine. Ces arènes que j’aime tant où j’ai vu mes premières corridas quand j’étais enfant, ces arènes où j’ai appris à toréer grâce à l’école taurine, où j’ai pris mon alternative il y a près de 20 ans et si souvent triomphé…
Je vous le répète, je suis à vos côtés et je le serai toujours…
Sébastien Castella.
**Face à la mort du taureau dans l’arène, les mots qui reviennent sont respect et responsabilité, et ils reflètent et résument le mode de pensée de ces adolescents parfaitement intégrés dans leur famille et dans la société, chez lesquels aucun traumatisme n’a été décelé.
Reportage : Hugues Bousquet (http://lotaureroge.canalblog.com/)