Cartel camarguais : une incroyable aventure.

Monsieur Marius Grignard s’installe au Sambuc, village éminemment camarguais dans les années trente.

Forgeron de métier, donc maréchal-ferrant qui dit chevaux… A l’orée des années 1970, il devient président du Comité des Fêtes sambutennes. Il aidera, quelques jeunes «à se mettre devant», dans les arènes en traverses de chemin de fer, à la sortie du village (bétail Camargue oblige).

Ces événements se déroulent pendant «la vote» et les clichés les concernant existent peu ou prou. Durant les années 2000, à la demande amicale du journaliste Philippe Brochier, je soignais dans un cadre ostéopathique un de ses copains, de nationalité italienne, il était de passage pour les rencontres internationales de la photographie à Arles. Ce patient me narra qu’il avait envisagé d’être torero et qu’il avait vécu dans la région.

Son premier paseo avait été effectué au Sambuc avec Nimeño II, cette aventure dûment immortalisée par un cliché en sa possession. Je reçois donc par la Poste !! l’original de ce cartel ! via Milan, lieu de naissance du Maestro transalpin.

Alain Montcouquiol me confirma la date : 8 juillet 1973

Je n’aurai pas l’outrecuidance de résumer les années toro de Christian Montcouquiol, d’Alain Bonijol et du practico Hervé Galtier. Pour les autres impétrants :

Dès 1977, Fulvio Cinquini adopte d’autres trastos et commence une carrière de grand photographe et d’éthno-sociologue. Il se consacre à la planète équestre, il parcourt le monde pour étudier les centaures, hommes et chevaux, titre de l’un de ses ouvrages. (Il est le dernier chemise blanche, sans cravate).

Juan Montiel est le fils d’Antonio Montiel (le seul avec un chapeau). Ce dernier était un des élèves assidus de l’École Taurine d’Arles avec Pierre Schull. Juan ne dépassera pas le stade des becerradas. Son père fut blessé par un toro, lors du tournage d’une publicité.

Raoul Destré dit  «le belge» surfa sur la vague des arènes portatives dans le sillage de la dynastie Romero avec le capitaine Pedro à la barre. Sa carrière fut très brève, comme Juan Montiel.

Voilà la belle histoire de ce cartel incroyable dont l’illustration photographique voyagea du Sambuc, via Milan, Arles et aujourd’hui dans le Monde par le Web. Elle retrouve aussi l’album familial des Grignard, car Marius était le Papé d’Evelyne ! (épouse de l’auteur de ces lignes)

Jacques Lanfranchi «El Kallista»
(
Mercredi 16 octobre 2019)