Mont de Marsan. 25 août (tarde). Pincha remporte la novillada-concours et triomphe de Victor Hernandez.

Saint Perdon au Plumaçon avec une entrée plutôt modeste, soleil et chaleur, à peine une petite brise d’ouest, deux heures trente de spectacle.

Novillada-concours, avec, par ordre d’entrée en piste, des utreros de :

  • Barcial, bien présenté, deux piques aux accents manso. Toréable à la muleta.
  • Aldeanueva, applaudi à l’entrée, deux piques qu’il quitte seul, une troisième plus sérieuse, très mobile et agressif dans la muleta.
  • Flor de Jara, deux piques solides, toro très mobile, et se défendant, compliqué à la muleta.
  • Aurelio Hernando, applaudi à l’entrée, deux piques, difficile à la muleta.
  • Astarac, deux piques, toujours présent dans le reste de la faena.
  • Pincha, applaudi à l’entrée, trois piques, toro très puissant qui sera désigné comme gagnant du concours.

Novilleros. 

  • Juan Carlos Carballo (blanc et or souligné de noir) : au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, huit descabellos, avis, salut.
  • Diego San Roman (rouge et or) : au deuxième, une entière, silence ; au cinquième, deux pinchazo, une entière, salut. 
  • Victor Hernandez (blanc et or) : au troisième, un pinchazo, une entière, une oreille ; au dernier, trois-quarts de lame, une oreille.

«Sonambulo», très joli novillo de Pincha, remporte la novillada-concours de Saint-Perdon. A deux mois près, l’animal appartenait à la catégorie supérieure. Mais c’était toujours un novillo avec beaucoup de qualité, un des deux du concours à prendre trois piques, un animal au comportement compliqué mais toujours présent dans la muleta avec beaucoup d’alegria. Son éleveur pouvait sans complexe faire la vuelta avec Victor Hernandez qui venait de le combattre et de lui couper une oreille avec une forte pétition de la seconde.

Victor Hernandez avait commencé cette rencontre avec une muleta très basse, gagnant pas à pas du terrain sur l’animal. Il fut vite l’auteur d’une faena dominatrice. Mais à quel prix ! Un garçon débordant de courage qui ne s’est pas laissé impressionner par le gabarit du toro et ses armures très respectables. Une fois le sitio trouvé, il sera l’auteur de diverses séries, toutes données dans un minuscule terrain, même pas un jardin de curé !  Il nous fera trembler, mais il est parfaitement maître de son art. D’ailleurs Victor Hernandez nous avait donné un aperçu de ses qualités avec un Flor de Jara très piquant. Il lui avait fallu commencer par des passes de châtiment pour tenter d’être le maître et récupérer d’une spectaculaire voltereta infligée quand il était sur la main gauche. Le courage et la connaissance taurine, deux qualités qui ont permis à Victor Hernandez d’être chaque fois récompensé et de sortir du Plumaçon en triomphe.

Juan Carlos Carballo avait ouvert l’après-midi avec un Barcial, robe typique de la maison, mais en fait de peu de race. Il signera une petite faena gentillette, histoire de faire voir la belle plastique de l’animal. Il reviendra ensuite avec « Elegante », un Aurelio Hernando qui s’avèrera compliqué de bout en bout, jetant les pattes dans la cape, réticent à la muleta sur la main droite mais par contre se laissant faire sur la corne gauche, où le garçon se fera plaisir mais fera durer inutilement. Il faut savoir faire simple.

Diego San Roman était sûrement le plus capé du cartel, pourtant il dut traverser quelques difficultés avec un Aldeanueva particulièrement agressif. Malgrè de très sérieux doblones en début de faena, Diego fut rapidement débordé. En fait il ne maîtrisera jamais ce grand novillo aux énormes qualités. A droite ou à gauche, il sera toujours en retard d’un temps. On le retrouvera avec un joli Astarac de Jean-Louis Darré. Il l’accueillera par une longue série de véroniques. A la muleta il jouera la carte de la lenteur. Une faena très douce, et un novillo qui se laisse faire. Peut-être manquait-il un peu d’émotion pour faire voir le novillo qui ne demandait qu’à charger et à répéter, en début de rencontre.

Vuelta de Victor Hernandez et du ganadero de Pincha

Une novillada concours très complète qui a eu la chance de terminer avec l’animal le plus mobile et combattif.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Diaporama : Romain Tastet.