Retour sur la Tourada des Saintes Maries de la Mer.

S’agit-il d’un nouveau concept du spectacle équestre portugais ? 4 toros avec entracte pour se rafraîchir !

Un beau trois-quart d’entrée pour cette nocturne, 4 toros de Los Galos, les deux derniers, les plus gros, étaient vraiment bien présentés. Sortant avec du piquant, leur comportement querencioso et brusque demanda beaucoup d’à-propos de la part des cavaliers.

Deux cavaliers étaient en lice : un portugais et un espagnol aux styles dissemblables, tant la culture et la conception tauromachique diffèrent intrinsèquement. De quoi donner un panel intéressant pour le public.

Seul bémol, ils s’accordèrent tous deux à clouer des rejons de castigo, en lieu et place des traditionnelles farpas portugaises comme le veut l’éthique de la tourada.

Les toros les ont supportés, ou alors leur comportement querencioso en fut la conséquence, l’interrogation demeure.

Le manque de précision dans la pose des châtiments doit aussi nous interpeller : le castigo trasero du 3ème toro et le châtiment dans l’épaule gauche du dernier. Ceci pourrait, peut-être, expliquer cela…

Le groupe de forcados Amadores Academico de Coïmbra nous fit apprécier son courage et la compétence de ses acteurs en arrêtant à mains nues tous les toros dès la première pega. Ces derniers rentrèrent ensuite au toril comme par enchantement.

Le groupe brinda l’avant-dernier toro à Gérald Pellen.

Dans les gradins, Joao Cortesao, rédacteur du site Sortes de Gaïola, était présent en compagnie d’un forcado accidenté. Ce dernier lança une de ses béquilles lors de la vuelta au pegador. Le dernier toro lui fut brindé en retour.

Revenons aux cavaliers : David Gomes, chef de lidia, en habit à la française, toréa de façon assez classique dans le style propre à l’Art de Marialva. Il fut l’auteur, entre autres, de plusieurs bâtons appréciables abordés al sesgo et de deux paires de banderilles à deux mains dignes d’intérêt.

Le public, un peu froid, se dérida avec Sebastien Fernandez vêtu d’un traje corto bordeaux. Il reçut son premier opposant à la garrocha avec laquelle il montra beaucoup d’habileté. Il chevauchait alors un colino de robe grise. Le comportement des bichos lui imposa également de poser les banderilles en abordant al sesgo. Il toréa de manière guerrière et déterminée comme l’avait fait son confrère portugais.

Je veux retenir, le concernant, 3 banderilles clouées avec un lusitanien de robe crème de face, en chargeant la suerte. La première, notamment, était bien engagée sur la corne contraire et fut clouée à étrier.

Avec un bai du fer de Braga, il fut l’auteur de plusieurs bâtons al violin, précédés d’une série de courbettes. Il assura la salida de son second toro avec un beau palomino croisé typé Anglo.

Les honneurs du palco revinrent à Marie Sara.

Reseña : Freddy Porte.
Photos : Tony Inacio.