Vu du palco où j’avais l’honneur de présider…
La corrida portugaise (tourada) des Fêtes d’Istres à connu un franc succès. Pas moins de 2000 entrées pour venir applaudir les cavaleiros Gonçalo Fernandes et Tiago Carreiras, ce dernier remplaçant Mara Pimenta initialement prévue. Les forcados appartenaient au groupe de Sao Manços, petit village proche d’Evora.
Une minute de silence fut respectée en hommage à Maurice Priaulet, vétérinaire et membre de la commission taurine, récemment disparu, après la feria.
Le lot de toros de Christophe et Juliette Fano était bien présenté. Homogène et au comportement noble et bravo, chaque exemplaire a permis un jeu intéressant. Le plus gros fut réservé au duo, il portait le n° 91 et est sorti en cinquième et dernière position.
Les cavaliers ont respecté les toros en ne leur posant que des farpas et non des castigos comme l’impose la tradition au Portugal.
Tiago Carreiras, en tant que chef de lidia, ouvrit le bal. Ce dernier a pris l’alternative il y a 10 ans avec pour parrain Joaquim Basthina et pour témoin Pablo Hermoso de Mendoza.
Le second toro était combattu par Gonçalo Fernandes qui le brinda à Mr le Maire d’Istres. Ce dernier se coiffa du tricorne que lui avait lancé le cavaleiro, donnant ainsi un air monarchique à la soirée. Le premier magistrat de la commune a certainement voulu rappeler par son geste qu’à l’origine les touradas se déroulaient lors des fêtes royales…
Le dernier toro fut brindé par le duo à Joaquim Pataca, empresa incontournable de ce type de programmation.
Les pégas furent réussies pour trois d’entre elles au premier essai ; pour les 3ème et 5ème toros il aura fallu une deuxième tentative pour immobiliser l’animal.
Bien rythmée et sans temps morts, grâce à la qualité du bétail et au savoir-faire des cavaliers, la tourada s’est déroulée sans fausses notes. Même au moment de rejoindre le toril les toros semblaient disciplinés comme le sont les cocardiers à l’écoute de la trompette.
Nous avons, bien entendu, perçu une différence en faveur de Tiago Carreiras qui affichait une cavalerie et un savoir-faire supérieur. Gonçalo Fernandes ne manqua pas de courage. Il connut une déconvenue dès son premier toro : son cheval de salida s’étant mis à boiter aussitôt la première farpa posée. Il dut assurer le spectacle avec deux chevaux seulement.
Tous deux nous montrèrent une tauromachie somme toute assez classique, sans fioritures certes, mais respectant l’éthique de la corrida portugaise. Précis dans la pose des attributs, abordant les toros à tira le plus souvent, ils communiquèrent leur alegria au public qui ne bouda pas son plaisir.
Vuelta finale dans une ambiance festive où furent conviés le ganadero ainsi que sa fille Valentine Fano qui se joignirent à l’ensemble des acteurs : cavaliers, forcados, banderilleros…
Reseña : Freddy Porte (photo ci-dessus au centre).
Photos : Michel Naval.