Un gros tiers d’arène, soleil et chaleur, petite brise, une heure trente-cinq de spectacle.
Quatre erales de Turquay, bien présentés, les trois premiers très typés Santa Coloma. Souvent tardos et parfois sosos à la muleta.
- Guillermo Garcia (rose foncé et or) : au premier, une entière, un descabello, avis et silence ; au troisième, un pinchazo, une entière, avis et quatre descabellos, vuelta.
- Nino Julian (rouge et or) : au deuxième, un pinchazo et une entière, une oreille ; au dernier, une entière, dix descabellos, avis, silence.
Elle a manqué de nerf et de gaz, cette très jolie et élégante novillada sans picadors de Turquay. Fortement typée Santa Coloma pour les trois premier, des erales bien proportionnés, déjà de véritables petits toros. Mais il leur maquait la qualité essentielle de la mobilité et de l’agressivité. Ce fut souvent difficile pour les jeunes novilleros d’arracher les passes une à une. Compliqué de briller dans ces conditions et impossible de convaincre le public. Aussi ce fut une course assez terne dans son ensemble.
Guillermo Garcia essuya les plâtres avec un eral, probablement le moins intéressant du lot. Certes le garçon avait démontré une belle technique à la cape, mais avec le drapelet les choses se compliquèrent sensiblement. Un toro soso qu’il fallait tirer plus que solliciter. Il s’essaya sur les deux mains sans jamais trouver la réussite nécessaire.
Par la suite il revint avec les qualités d’un grand capeador et écrira sa faena sur les deux mains avec un adversaire un peu plus nerveux. Il finira par se faire prendre à vouloir être trop professionnel.
Nino Julian débuta avec un joli Santa Coloma et trois excellentes paires de banderilles. Mais là aussi l’adversaire était juste de forces et sans grande présence à la muleta. Le garçon n’a pas toujours su imposer sa loi et, malgré de bons muletazos ambidextres, fut débordé et chiffonna en fin de faena. L’animal qui terminait la course était assurément le plus compliqué, plus fort aussi que les trois autres. Nino fut parfait, ou presque, en six véroniques à la cape. Il brilla aussi aux banderilles… une faena où il ne domina jamais. Il tenta d’en finir au plus vite, mais échoua avec l’acier.
Une novillada où les Turquay ont plutôt fait pâle figure.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.