Orthez. 28 juillet (matin). Le manque de nerf des Pablo Mayoral.

Grosse demi-arène, soleil et nuages, petite chaleur, une heure cinquante de spectacle.

Quatre novillos de Pablo Mayoral,  joliment présentés, dans la variété de leurs robes grises. D’agréables gabarits de petits toros. Tous deux piques, prises avec une certaine bravoure. Tous applaudis avec plus ou moins de conviction à leur entrée en piste. Des têtes sans excès, mais très correctes. Malheureusement un peu faibles et parfois manquant de race et d’agressivité. La novillada, dans son ensemble, a manqué d’alegria et de mobilité.

  • Cristobal Reyes (rouge fâné et or) : au premier, trois pinchazos, une demi-lame, quatre descabellos, un avis, silence ; au troisième, deux pinchazos, une entière, avis, silence.
  • Manuel Diosloguarde (bleu ciel et or) : au deuxième, un pinchazo, une entière, avis, très rares applaudissements ; au dernier, deux pinchazos, une entière, silence.

Meilleur picador. Le prix du meilleur picador mis en compétition sur cette novillada a été remporté par Alberto Sandoval de la cuadrilla de Diosleguarde, pour son intervention sur le quatrième novillo.

On attendait beaucoup de la course de Pablo Mayoral qui ouvrait la journée taurine d’Orthez. Certes quatre merveilleux novillos dans la diversité de leur robes très grises. Les aficionados attendaient beaucoup de cette exceptionelle présentation. Mais au fil des quatre faenas il a fallu déchanter. L’enveloppe était belle, mais il y avait beaucoup de faiblesse et peut-être un manque de caste qui ont fait que la course est demeuré très fade, sans émotion et perdant de l’intérêt au fil des minutes.

Cristobal Reyes, blessé jeudi dernier à Madrid, ne paraissait pas souffrir de sa blessure et, très vite, il enchaînait de beaux capotazos mais sans véritablement peser sur son adversaire. Dès les premières passes de muleta on comprenait la faiblesse et le manque de piquant de l’animal. Cristobal fera tout pour le réveiller. Tout cela paraissait une mission impossible. Pour sa deuxième sortie on retrouvait un Cristobal Reyes toujours aussi combattif qui paraissait au mieux de sa forme dans de longs muletazos tirés avec beaucoup de lenteur avec une muleta pleurant sur le sable.

Manuel Diosleguarde commencera une faena très classique, avec beaucoup de recherche dans les mouvements. De la douceur et du temple pour caractériser ces séquences. Une muleta avec des gestes très profonds, une muleta basse, mais un toro qui ne répétait pas comme l’on pouvait logiquement s’y attendre. Quelques ayudadas pour en terminer d’une séquence qui ne se déroulait pas à son rythme. Ce fut sûrement plus compliqué avec le dernier Pablo Mayoral, Manuel Diosleguarde, obligé d’aller chercher ses passes de plus en plus loin. Soudainement il y eut une série acceptable où le toro accomplit toutes les passes sans jamais hésiter ou réfléchir…

En fait, à la sortie de la novillada il y avait beaucoup de regrets, comment de si beaux novillos avaient-ils pu être aussi fades ?

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.