Captieux. 2 juin. La seule oreille pour Borja Collado.

Grosse chaleur, un ou deux nuages dans le ciel bleu, plus de bouteilles d’eau aux buvettes à l’entrée de la plaza, arène combles, deux heures de spectacle.

Six novillos de El Freixo, bien présentés, sans difficultés majeures, tous une pique, parfaitement toréables à la muleta.

  • Dorian Canton (bleu marine et or), au premier, une entière, silence ; au quatrième, un pinchazo, un mete y saca et une entière, silence.
  • José Fernando Molina (rosé fané et or), au deuxième, une entière, silence ; au cinquième, un pinchazo, trois-quarts de lame et un descabello, silence.
  • Borja Collado (rouge et or), au troisième, une entière foudroyant, une oreille ; au dernier, un pinchazo, une demi-lame, quatre descabellos, un avis, silence.

Une seule oreille, les novillos de El Freixo (propriété d’El Juli) nous avaient habitués à mieux. Disons que le lot manquait de difficultés, et il n’est pas toujours facile de se mettre en avant quand il n’y a pas de danger à surmonter. Borja Collado doit bien plus l’oreille du troisième à son coup d’épée foudroyant qu’à l’intérêt de sa faena. Dans l’ensemble une novillada qui a manqué de relief.

Dorian Canton, plutôt bien sur ses lances de cape avec une splendide demie de conclusion, jouera à la muleta un toreo très classique avec beaucoup de lenteur sur les deux mains. On retiendra une muleta très basse. L’ensemble fut construit avec beaucoup de douceur et de goût. Mais il manquait la difficulté et piquant d’un toro qui obligent le garçon à se surpasser et à vaincre.

Il essaya de parvenir à ce niveau d’émotion en servant à son second deux largas à genoux, mais il ne put jamais trouver la bonne respiration. Il lui manquait dimanche, le danger et l’agressivité d’un toro de caste.

José Fernando Molina, se trouva rapidement confronté au même problème. Son toreo classique et lent manquait de profondeur artistique. Plus grave peut-être, il fut très souvent sans imagination, récitant de forts belles passes, mais qui étaient comme perdues dans cet ensemble déstructuré.

Par contre après avoir brindé son deuxième adversaire à Michel Bertrand, consultant technique de l’organisation, il trouva une certaine aisance à gauche. Il était sur le bon chemin mais il n’arriva pas au bout de la route.

Borja Collado, plutôt discret à la cape, par un brindis au public se mit les tendidos de son côté. Il joua sur les deux mains avec lenteur et une certaine profondeur en de brefs instants. Chanceux à la mise à mort il se fit offrir une oreille.

On le retrouvera assez terne avec le dernier El Freixo et manifestement il n’insista pas, se contentant du trophée précédent.

Les trophées à la meilleure faena et à la meilleure estocade n’ont pas été décernés. Par contre le prix de la meilleure lidia revient à la cuadrilla de José Fernando Molina (photo du haut).

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.