Avec le soleil au-dessus d’une arène couverte, Magescq a ouvert la saison taurine dans le Sud-Ouest.
Rien de nouveau depuis la pause de l’hiver, Solalito et et Yon Lamothe demeurent au-dessus de la génération des novilleros sans picadors. Pourtant, dimanche, on ne leur avait fait aucun cadeau avec des Alma Serena, dans leurs deux origines, Garcigrande et Luis Algarra, d’une noblesse parfaite, mais toujours très piquante, mettant souvent en danger les deux garçons. On ne pourra pas leur reprocher la facilité de Magescq.
Trois quart d’arènes, température agréable sous le merveilleux toit de bois, le soleil jouant dans l’arène à travers les vitres. Six erales d’Alma Serena, origine, Garcigrande et Luis Algarra. Particulièrement bien présentés, plutôt des petits toros que des erales. Beaucoup de mobilité, d’agressivité, de charge et souvent très piquants, surprenant même les deux novilleros. Ils ont donné beaucoup d’intérêts à la rencontre.
- Solal Calmet «Solalito» (bleu ciel et or). Au premier, une entière, une oreille ; au quatrième, une entière, salut.
- Yon Lamothe ( funèbre et or). Au deuxième, une entière, une oreille ; au cinquième, un pinchazo, une entière, vuelta.
- Guillermo Garcia (bleu marine clair et or). Au troisième, deux pinchazos, avis, une entière, salut ; au dernier, une entière, un pinchazo, neuf descabellos, deux avis, silence.
Solalito avait l’honneur d’ouvrir la temporada 2019 dans le Sud-Ouest. Rien à lui reprocher à la cape, courageux et efficace aux banderilles, il partait sur une longue série de derechazos dont certains furent chaleureusement applaudis. Malgré un toro sans le moindre défaut, il ne fit pas durer éternellement et se montra très professionnel dans la façon d’en finir (une entière, une oreille).
Avec le second il ne put renouveler cette perfection. Le public ne lui renouvela pas son adhésion. Par contre il réussit, presque en solitaire, d’excellents moments de faena (une entière, salut).
Yon Lamothe est dominé d’impatience. Lundi de Pâques, première novillada formelle, et d’ici là de multiples rendez-vous en Espagne pour des tientas. Mais face à son premier, très lourd, mais buvant la muleta, il livrait une longue série sur la main droite qu’il enluminait par quelques naturelles, très profondes (une entière, une oreille).
Avec le cinquième il tenta l’attaque sur la main gauche, avec des muletazos très précis et efficaces. Mais il lui fut très difficile de s’imposer malgré une faena très diversifiée sur les deux mains (un pinchazo, une entière, vuelta).
Guillermo Garcia, pour sa présentation en France, pouvait rêver d’une meilleure introduction. Il profita de la belle embestida du troisième eral pour dessiner une longue série où il suivit plus qu’il ne commanda. Il marqua une certaine aisance et élégance à gauche (deux pinchazos, une entière, avis et salut).
Il avait décidé de réussir avec le dernier, qu’il brinda à son père. Quelques derechazos avant de venir sur la gauche où il démontra une certaine maîtrise, mais les choses ne durèrent guère ! Il termina dans un ensemble très désordonné qu’il fut obligé d’achever de quinze coups d’épée dont neuf descabellos. Mais le garçon est élégant et est en mesure, prochainement, de montrer de belles qualités.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
- Prix Bernard Ménard pour Solalito.
- Prix de l’ACOSO partagé entre Solal et Yon.