Saint Perdon (au Plumaçon). 26 août. Novillada-concours sans prix. Triomphe de Dorian Canton.

Mont-de-Marsan. Arènes ouvertes au club taurin de Saint-Perdon pour sa novillada-concours, entrée moyenne, trois heures de spectacle, soleil, température agréable.

Six novillos de différents élevages, bien présentés et toujours dans le type de la ganaderia.

  • Barcial :  se blesse à l’entrée. Est puntillé en piste et remplacé par un Sanchez Fabrès, deux piques, rentré vivant.
  • Flor de Jara : trois piques, applaudi à l’arrastre.
  • Puerto de San Lorenzo, trois piques.
  • Antonio San Roman : deux piques.
  • La Ventana del Puerto : deux piques.
  • Sanchez Fabrès : quatre piques. 

Même compliqués, toréables à la muleta.

  • Angel Jimenez (rouge et or), au premier, deux pinchazos, une entière, silence ; au quatrième, neuf pinchazos, une demi-lame, un descabello, trois avis toro rentré vivant.
  • Angel Tellez (bleu pâle et or), au deuxième, un quart de lame, une entière, un descabello, avis, silence ; au cinquième, une entière, une oreille.
  • Dorian Canton (bleu marine et or), au troisième, une entière al encuentro, une oreille ; au dernier, un pinchazo, trois-quarts de lame basse, une oreille.

Et vint le « Zorrito » de Sanchez Fabrès… un novillo puissant, agressif et très mobile qui renverse la cavalerie, revient sous le fer, fuit sous le troisième châtiment mais se bat comme un beau diable lors de la quatrième pique. Il faudra un moment à Dorian Canton pour s’imposer sur cet adversaire. Au début, il sera obligé de reculer, puis, petit à petit, il fait front, s’arrime dans le sable et oblige le novillo à suivre la muleta en le faisant humilier, l’obligeant à racler le sable de son museau. Rapidement Dorian passe sur la main gauche où il trouve un bon sitio et peut ainsi construire une large part de sa faena. Le garçon a gagné, il retrouve toute sa maîtrise et il est en mesure de séduire son public qui lui accorde une oreille, la seconde, le triomphe est au bout de la porte.

On a pensé un moment que cet exemplaire de Sanchez Fabres serait le novillant remportant cette course concours. Le jury de la commission taurine de Saint-Perdon a préféré, une année encore, ne pas accorder de prix. C’est peut-être dommage !

Angel Jimenez avait ouvert le concours avec un Barcial qui, avant même le tercio de cape, s’est retrouvé paralysé et puntillé en piste. Le novillero poursuivit avec un Flor de Jara qu’il aurait dû combattre en quatrième position. Joli novillo, manquant sûrement d’un peu de gabarit, mais particulièrement agressif. Avec une muleta très douce il parvint à le maîtriser. Il s’efforça ensuite de lui voler quelques séries sur la main gauche. Angel Jimenez allait connaître un moment difficile avec le toro de remplacement, un Sanchez Fabres, naturellement hors-concours. Il ne parvenait jamais à le dominer, se faisait accrocher la muleta et à l’heure de la mort il se retrouvait devant un animal, tête haute et attaquant toujours. Il finit par entendre les trois avis… pour un novillo rentré vivant.

Angel Tellez, avec « Cuba » du Puerto de San Lorenzo, commença par tenter de citer de loin. Mais il dut rapidement réduire la voilure pour se retrouver avec un certain style sur la main droite où il réalisait de très beaux changements de main pour aller chercher un pecho. A gauche il nous offrit un toreo très pur, largement dépouillé. Il toréait dès lors pour son plaisir. Pas très heureux à l’épée, il reviendra avec « Sospechoso« , un Ventana del Puerto. Dès la cape il veut faire la différence par une élégance parfaite. Il sait perdre du terrain pour mieux le regagner. Il place sa tauromachie sous le signe de la douceur et se bat essentiellement sur la main gauche. Il est parfois accroché mais demeure calme et naturel. Son estocade l’aidera à gagner un trophée.

Dorian Canton, qui quittera les arènes a hombros, n’a donc jamais perdu les papiers face à « Zorrito« . Il s’était présenté avec un Antonio San Roman, probablement le plus lourd de ce concours. Il avait su lui imposer une tauromachie très lente et très harmonieuse qui lui avait permis de réduire la fougue initiale. Il fut somptueux sur ses naturelles avec un corps relâché et un muleta comme tenue avec négligence mais toujours effcace et précise. Il se faisait plaisir à décomposer les passes. Devait-on lui accorder une deuxième oreille réclamée haut et fort par le public ? Ce n’aurait pas été un scandale.

Une novillada-concours sans gagnant… mais une course passionnante de bout en bout.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Reportage photos : Romain Tastet.