Maubourguet. 19 août (tarde). Pâle présentation des Huertas Vega.

A peine une demi-arène, deux heures quinze de spectacle, soleil et température agréable.

Six erales de Huertas Vega, bien pésentés, la branche Santa Coloma, toutefois un peu petite. Tous ont manifesté plus ou moins de faiblesse.

  • Yon Lamothe (rouge et or), au premier, un quart de lame, trois descabellos, silence ; au quatrième, une entière, avis, salut.
  • Miguel Aguilar ( blanc et argent), au deuxième, une entière, un descabello, avis, vuelta ; au cinquième, deux fois un quart de lame et une entière, salut.
  • Tristan Espigue (nazareño et or), au troisième, deux pinchazos, une entière, salut ; au dernier, trois pinchazos, trois-quarts de lame, avis, silence.

La ganaderia Huertas Vega, très exactement «Maria del Sagrario Huertas Vega», se présentait en France dans les petites arènes de Maubourguet. Ce fut une déception, pour les aficionados, les organisateurs et les deux éleveurs. Originaire du Campo Charro, revendiquant une origine Santa Coloma, cet  élevage vend quelque novilladas formelles, des sans-picadors mais n’a pas encore abordé la corrida formelle.

A Maubourguet il y avait trois novillos qui, de par leur robe, ne pouvaient mentir sur leur origine Santa Coloma et trois autres,  manifestement d’un autre semental, plus lourds, plus hauts, au pelage noir et d’un comportement différent. Les trois Santa Coloma, plus petits, furent d’une grande faiblesse… «Ce sont des novillos qui ont souffert et que l’on a poussé artificiellement au cours des dernières semaines…», analysait un vétérinaire. Quant aux autres, ils eurent un comportement soso après quelques violentes réactions. Donc beaucoup de déception.

Yon Lamothe, qui le matin était sorti en triomphe des arènes de Roquefort (40), ouvrait cette course. Il hérita d’un Santa Coloma très faible qu’il fut obligé de toréer en levant la muleta, faible mais aussi très lent dans ses déplacements. Ce fut à l’arrivée une faena un peu molle. Avec l’autre origine il put signer quelques belles séries à droite avant d’ouvrir sur la gauche avec beaucoup de style. Il perdit l’oreille car le public oublia de la demander et il dut se contenter d’un salut.

Miguel Aguilar, mexicain de l’école de Luis Miguel Encabo, a d’énormes qualités. Mais il dut tout d’abord gérer la violence de son premier adversaire qui lui, originaire du second géniteur, manifesta, aussi un peu de faiblesse. Mais ce jeune torero a tout de même un peu de métier et en quelques trincheras et changements de mains, il évita les pièges. Mais avec le Santa Coloma et sa grande faiblesse, même en jouant les infirmiers avec beaucoup de classe, il n’a pu intéresser personne. Il a aussi essayé une grande douceur, mais l’animal ne répétait toujours pas. Mission impossible, on range les trastos.

Tristan Espigue, s’en tire avec le courage et la volonté… Il paye ses premières audace d’une petite blessure à la cuisse, il se retire, laisse Yon Lamothe aux commandes et revient pour la faena. Un joli festival de derechazos, très bas, tirés avec lenteur et cela devant un novillo qui reste compliqué et lui pose des problèmes à gauche… On comprend la crispation du visage du torero… Il tentera le centre de la piste, de petits terrains, mais il est obligé de renoncer. Pour en finir avec cette course il retrouve un toro débordant de défauts, soso surtout, bondissant par moments. Rien à faire là encore.

Il est comme cela, pour tous, des déceptions qui permettent d’avancer.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.