Il s’appelle Guillermo. Il a à peine plus de tamaño qu’un fil de fer. C’est encore un ado qui joue avec les chevaux de son père et qui, ce jeudi, dans les arènes de Jerez de la Frontera, a coupé deux oreilles pour sa première course en public.
Son papa c’est Pablo Hermoso de Mendoza. Pour l’occasion, le grand et classique Fermin Bohorquez avait décidé de remonter à cheval avec ses toros. Un lot plutôt facile, loin d’atteindre les 500 kilos et ne supportant pas plus d’un rejon de châtiment. Pour cet événement un peu plus d’un tiers d’arène sous un ciel bleu d’une pureté parfaite mais avec un fond de fraîcheur désagréable en fin de course.
Fermin Bohorquez ouvrait le bal avec un beau classicisme qui semble ne plus intéresser, même dans cet univers du cheval andalou. Les figures habituelles aux banderilles, avec toujours sa monture perpendiculaire au toro au moment de terminer la figure. C’est chaque fois une oreille avec la complicité active du public pour la première. La crinière blonde flotte avec toujours autant de grâce et de séduction.
Pablo Hermoso de Mendoza n’a toujours pas trouvé de cavalier qui puisse l’inquièter. Il a signé un immense répertoire de figures. Il s’est amusé chaque fois aux banderilles avec ses montures favorites, Extraño, Gaiato ou encore Haito. Ce ne sont pas toujours des chevaux qu’il monte, mais des contorsionnistes qui s’enroulent sous le nez du toro. Précision, surprise, et toujours l’art d’étonner. Les quatre oreilles, deux à chaque adversaire, qu’il coupe à Jerez n’ont rien de contestable… parfaitement méritées ne serait-ce que par les mises à mort toujours précises et rapides.
Guillermo Hermoso de Mendoza, marche sur les traces de son père avec d’autant plus de facilité qu’il monte les meilleurs chevaux qui ont fait la renommée de son père. Un sérieux avantage tout de même pour l’impétrant. Un peu décousu lors de son premier combat, il échoue avec le rejon de muerte. Il saluera pour un ensemble, tout de même agréable, où l’on retrouve l’empreinte paternelle. Pour terminer la course un novillo faible qui chute à deux reprises mais avec lequel il saura briller aux banderilles en terminant pas la suerte du téléphone. Son rejon de muerte lui vaudra les deux pavillons.
Un nouveau rejoneador se construit et sera vite à la hauteur de son père qui a voulu deux symboles forts pour une première, Jerez et Fermin Bohorquez… une course terminée dans la joie d’une triple sortie en triomphe.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.