Mexico. 4 février. Le triomphe de Juli et de Flores pour faire oublier un désastre.

Dimanche la corrida de Mexico s’est véritablement animée avec les huitième et neuvième toros, offerts par les deux toreros, El Juli et Sergio Flores qui s’affrontaient, pour l’occasion en mano a mano.

Jusqu’alors on avait supporté sept Teofilo Gomez, le sixième remplacé par un sobrero de cet élevage. Sept copies conformes (autour de 500 kilos et d’une seule pique) ayant en commun l’ennui qu’ils dégagèrent. Sept Teofilo Gomez sifflés à l’arrastre et qui avaient bêtement suivi les muletas, au petit pas, sans démontrer la moindre agressivité et réduisant chaque fois la force de leur charge. Au cinquième toro Juli avait décidé et reçut l’autorisation d’offrir un adversaire, un certain « Campero » élevé par Bernaldo de Quiros. Au dernier Sergio Flores faisait appel à « Suerte », originaire de chez Xalpa.

Avec El Juli, dès les première passes, la course s’anima, toute l’arène reprenait avec lui par des olés d’encouragement après chaque muletazo. Il arrivait à maintenir cette veine, lancée dès la cape avec une série de lopecinas données sans le moindre risque. Il avait ouvert son tercio par un farol. Il savait faire monter la pression, abusant certainement trop du pico. Mais progressivement il enflammait une arène pratiquement remplie à moitié. Il tuait avec un peu plus de vérité que pour ses trois premiers toros. En insistant, le public parvenait à faire tomber deux oreilles de la présidence.

Sergio Flores, débordant d’espoir après un festival de véroniques et chicuelinas, revenait lors des quites sur ce sujet, avec précision et courage, frôlant, chaque fois, le toro de quelques millimètres, mais surtout ralentissant et conduisant sa charge. Sa faena prit rapidement des aspect de lutte où l’émotion redoubla après une spectaculaire voltereta. C’est sur la corne qui l’avait châtié qu’il reprit le combat porté par les cris de « Torero… Torero » repris par toute l’arêne. Il arracha, vola presque, une dizaine de passes au Xalpa et se jeta en toute loyauté entre les cornes de son adversaire pour une estocade entière, un peu longue d’effet qui, pour autant, ne le priva pas des deux oreilles. La corrida se terminait en triomphe sans faire oublier le désastre ganadero qu’elle fut pendant très longtemps.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol (depuis Mexico)