Organisée par le club taurin Lou Fourmigo, cette Fiesta Campera d’Automne a connu un beau succès d’affluence malgré une température fraîche aggravée par un vent fort soufflant en rafales.
Au menu de la tarde, quatre pupilles de l’élevage El Campo de Virgile Alexandre (qui faisait ses débuts en piquée), une jeune ganaderia constituée à partir de l’achat du bétail de Jean Gauthier auquel se sont ajoutées les dernières bêtes de la ganaderia Piedras Rojas (Laugier), les deux origines étant menées séparément.
Javier Cortés, dans cette Monumental qui a relancé sa carrière il y a quelques années, reçut un cadeau souvenir avant d’ouvrir les débats face à un novillo bien présenté mais manquant de race, doté d’un comportement plus défensif qu’offensif.
Après quelques véroniques et une demie, puis deux piques prises sans bravoure, le madrilène composa une faena ambidextre de correcte facture contrariée par les caprices d’Eole et les voltes-faces rapides de l’animal, à droite comme à gauche. Oreille après une lame latérale et tendida.
Maxime Solera hérita quant à lui d’un utrero de belle corpulence mais inabordable sur les deux bords. Dès le début, le novillo enferma le garçon dans les planches, prit deux piques avec violence, sortant seul du peto à l’issue de chaque rencontre avant de chercher l’homme derrière le leurre au dernier tiers. Le fosséen insista sur la corne droite uniquement, prit des risques mais ne parvint pas à améliorer le comportement du bicho. On aurait aimé voir une tentative gauchère mais le changement de main impliquait de s’exposer davantage et on peut comprendre que le garçon ne prenne pas ce risque. Final très compliqué avec l’acier. Silence compatissant après une quasi-entière contraire libératrice.
Cristobal Reyes eut la chance de tomber sur un novillo brave et noble. Un peu décontenancé par la fougue de son adversaire, il livra quelques capotazos peu dominateurs avant que Marco Leal pare l’animal et dévoile ses qualités au natif de Jerez. Le bicho se grandit ensuite en trois rencontres, Gabin signant un excellent second puyazo. Le dernier tiers laissa entrevoir le potentiel du garçon malgré nombre de maladresses et quelquefois un excès de confiance. Si le jeune torero courut bien la main par moments, il eut du mal à trouver le bon rythme, notamment lors des cites où il eut souvent du retard dans l’amorce de ses muletazos. A sa décharge, Cristobal n’en est qu’à sa troisième novillada piquée et il faudra donc laisser mûrir le talent. Faenita somme toute correcte (avec les réserves précédemment évoquées) mais en-dessous des possibilités offertes. Final par golletazo après pinchazo. Oreille d’encouragement.
Tristan Espigue eut lui aussi de la chance au sorteo avec un eral noble et mobile qu’il sut parfaitement mettre à sa main. Accueil par d’esthétiques véroniques et revolera, puis après une petite pique, un bon quite par chicuelinas et demies. La faena du jeune tarasconnais, brindée à son ami Dylan Raimbaud, fut certainement la plus aboutie de la tarde avec des séries ambidextres servies souvent main basse et corps relâché, un toreo agitanado plaisant qui devrait convaincre lors de son prochain passage dans la catégorie des sans picadors. Entière delantera après pinchazo, descabello spectaculaire, le bicho venant s’enferrer sur le verdugo et mourant les quatre fers en l’air.
Deux oreilles qui pourraient être les premières d’une longue série. Vuelta avec les ganaderos.
Présidence : Jean-Yves Planell, souvent distrait. Enhorabuena aux organisateurs et aux Areneros du Pays d’Arles toujours présents pour assurer le meilleur service.
Reseña et photos : Paco.