Si la première alternative (celle de Paco Aguado) s’était plutôt bien passée, bien que sans grand éclat pour le néo-matador, celle de Rafael Serna fut plus mouvementée, le garçon payant au prix du sang son accès au grade supérieur.
En effet, après la cérémonie d’usage, Rafael Serna se lança dans une première faena d’inégale intensité face à un toro noble qu’il avait accueilli a porta gayola. C’est au moment de la suerte suprême que vint la cogida, l’animal infligeant au sévillan une cornada de 12 cm au niveau de l’aisselle droite. Pronostic grave. La cuadrilla reçut l’ovation du public en lieu et place de Serna transporté à l’hôpital Quiros de Séville.
L’accident étant survenu au premier de la tarde, la suite se transforma en un mano a mano entre Alejandro Talavante et Andrés Roca Rey. Le premier cité reçut le second bicho de la tarde par une larga cambiada a porta gayola avant de signer une première faena dont les meilleures séquences furent gauchères mais laissant une impression d’inachevé compte tenu des qualités de l’animal. Estocade en deux temps. Salut.
Le scénario se répéta face au quatrième, Talavante ne donnant pas l’impression d’aller au bout de son sujet malgré de belles séquences au dernier tiers. Une cogida spectaculaire mais heureusement sans conséquences, et une mort spectaculaire du toro, jouèrent très certainement pour l’attribution du seul trophée de la tarde.
Face au sixième, initialement dévolu au sorteo à Rafael Serna, l’extremeño ne put faire grand chose, son noble adversaire s’éteignant très vite. Courte faena de correcte facture et silence après une lame basse.
Face au troisième, un toro qui affichait moins de qualités que ses frères, Andrés Roca Rey afficha tout son potentiel technique pour prendre en compte le faible potentiel physique du bicho. Comme à son habitude, il foula les terrains de proximité pour obliger un adversaire finissant a menos. Salut. Le quinto délivra peu de charges et le jeune péruvien tenta de l’obliger par le bas en quelques séquences méritoires. Hélas pour lui, tout brio était impossible malgré la volonté affichée. Nouveau salut.
Pour l’histoire, on retiendra que le toro de la cérémonie portait le nom d’Almendrito, dossard n° 81, negro, 525 kg, né en mai 2013 et marqué au fer d’Olga Jimenez.
Les cinq autres portaient les fers de Garcia Jimenez (2°, 3° et 4°), Olga Jimenez (1° et 5°) et Peña de Francia (6°).
(Photos : Arjona)