Nîmes. 15 septembre. L’unique oreille pour Colombo.

C’est par une novillada que s’ouvrait l’édition 2017 de la Feria des Vendanges nîmoise.

Au menu des novillos de José Cruz, de présentation correcte pour la catégorie, nobles mais s’éteignant souvent à mi-faena, laissant souvent une impression d’inachevé. Le troisième semblait affecté d’un défaut de vision.

Jésus Enrique Colombo est prêt pour l’alternative (il la prendra le mois prochain à Zaragoza). Son toreo est techniquement au point et il sait tirer le meilleur parti de ses opposants avec toutefois une tendance à trop prolonger ses faenas, défaut relevé chez beaucoup de novilleros. Il salua son premier novillo par un éventail de passes très bien enchaînées (véroniques, cordobinas, chicuelinas et larga), puis présenta son opposant face à la pièce montée que le bicho effondra (pourtant la poussée n’était pas des plus fortes). Après deux chicuelinas, le novillo fut replacé pour une seconde ration de fer trasera. Quite de Jorge Isiegas par saltilleras et revolera. Muleta en mains, face à ce novillo noble mais un peu faible, le vénézuélien débuta par statuaires une faena ambidextre pléthorique où il sut baisser la main à propos, citant quelquefois avec la pointe de la muleta (façon Ponce), une inspiration que l’on retrouvera au final par les poncinas du Maestro de Chiva. Hélas l’épée fit défaut en quatre assauts pour laisser au final une entière caida. Belle résistance du bicho qui fut applaudi à l’arrastre. Salut au tiers pour le garçon.

Après quelques véroniques, le quatrième échappa à la cuadrilla pour foncer sur le groupe équestre, recevant un premier châtiment qui fut doublé par la suite. La cuadrilla de Colombo n’est pas à la hauteur de ce que pourrait en attendre un torero de ce niveau. Elle le montra lors du second tiers. Bonne faena à nouveau du vénézuélien qui sut lier de belles séries, à gauche notamment, parvenant à canaliser les charges quelquefois violentes de son adversaire. Après les manoletinas finales, Colombo s’élança pour une grande estocade qui s’avéra concluante après des efforts de l’utrero pour retarder l’échéance. Oreille pour le jeune torero après arrastre applaudi.

Jorge Isiegas (remplaçant Adrien Salenc convalescent) a manifesté beaucoup d’entrega, mais il se montra souvent brusque dans son toreo et un peu pénible au niveau du volume sonore accompagnant ses faenas. Deux largas cambiadas de rodillas poursuivies par véroniques et demie saluèrent l’entrée de son premier adversaire, lequel prit deux piques en une même rencontre, en arrière les deux fers, puis une troisième dans la foulée. Quite par chicuelinas et larga de Tibo Garcia. Initiée par passes hautes pieds rivés au sol, la faena du natif de Zaragoza fut assez bien menée bien que manquant un peu de construction. Noble, chargeant avec fijeza, le novillo aurait mérité un travail plus reposé, mais le garçon a un tempérament bouillant qui l’entraîne à se montrer un peu brusque dans sa gestuelle. Final encimista après une faena longuette, puis une entière en place après pinchazo. Salut.

Le quinto, après un accueil honnête, reçut deux piques sans trop s’employer, trasera la première, courte la suivante. Après un quite par chicuelinas et revolera, le zaragozano s’engagea dans une faena un peu trop longue face à un bicho pegajoso au départ, puis un peu éteint au final. Pléthore de muletazos mêlant le bon et le médiocre, le garçon privilégiant la quantité à la qualité. Pinchazo dans l’épaule, puis pinchazo hondé complété par deux descabellos avant que le novillo ne se couche seul. Silence après les maladresses du puntillero.

Tibo Garcia n’a pas eu de chance avec son premier visiblement affecté d’un défaut de vision. Réception donc difficile au capote, puis une grosse pique poussée sur la corne gauche et doublée par la suite. Muleta en mains, Tibo fit face avec vista et parvint à dessiner quelques séries droitières méritoires, vu les conditions. Trois pinchazos en contournant la difficulté, puis demi-lame tendida nécessitant l’usage du descabello. Salut après arrastre sifflé.

Le sixième fut reçu par bonnes véroniques, puis reçut deux bonnes piques de Gabin. Brindée à Eric Dupond-Moretti, la faena débuta bien, Tibo signant quelques bonnes séquences sur les deux mains avant que son adversaire ne s’éteigne. Le nîmois persista à vouloir le faire passer, si bien qu’au moment de la suerte suprême, l’utrero se figea et ne l’aida pas. Six entrées a matar pour laisser une entière contraire. Silence.

Reseña et photos : Paco.

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