La dernière novillada sans picadors organisée par l’Ecole Taurine d’Arles avec l’ACCM dans les arènes d’Arles laisse un goût doux-amer.
Si la participation du public en progrès par rapport à l’an dernier confirme le mouvement constaté lors des quatre premières novilladas, le résultat artistique est plus mitigé.
Il est vrai que les novillos (3 Yonnet, 3 Alain Tardieu) n’y ont guère contribué, soit que leurs difficultés particulières appelaient plus au combat qu’à la mise en valeur des qualités artistiques des novilleros, soit qu’ils fussent pratiquement intoréables comme les deux derniers.
Dans ce contexte, le mérite des trois jeunes élèves de La Línea, Tolède ou Arles a d’abord été de faire valoir leur courage. Les spectateurs, quant à eux, ont plus eu l’occasion de crier « aïe ! » que « olé ! »…
Alejandro Cano de La Línea de la Concepción (vuelta et une oreille) a sans doute bénéficié du lot le moins défavorable. Mais il a aussi su montrer une main gauche alliant pouvoir et élégance et une vraie efficacité à l’épée lui valant une vuelta et une oreille tout à fait méritée.
C’est par contre l’échec répété aux aciers qui a terni une première faena allant a más d’Alfonso Ortiz (palmas et silence) face à son premier Yonnet, son second Tardieu, manso et dangereux, ne lui permettant guère de se racheter.
Vincent Perez (palmas et palmas) n’eut l’occasion que de faire valoir son pundonor. Si face au premier Yonnet il affronta un rude combat qui lui valut une impressionnante voltereta dont il se releva courageusement, le Tardieu auquel il eut à faire face en second avait manifestement décidé de ne pas charger la muleta mais de chercher à prendre l’homme. Blessé à l’épaule droite, Vincent réussit à le mettre en suerte pour le tuer d’un coup d’épée efficace dont le public lui fut reconnaissant.
(Photos : Jean-Luc Jouet)