Le troisième et le dernier, un colorado, avaient 5 ans, les trois autres 4 ans. Le plus violent fut le second, le troisième, le plus doux.
Certes, il fallait un peu de métier pour les toréer. Ils ont tous supporté deux châtiments et sont allés à mas. Ils se grandirent dans le combat avec une faculté de récupération, assez remarquable, pour être signalée. Ils avaient encore suffisamment d’énergie à offrir aux forcados, pour que les pegas donnent du frisson au public présent ( 3⁄4 d’arène).
Les Forcados de Portalègre ont été appréciés et encouragés à chacune de leur intervention. Lors de la vuelta finale, ils furent plébiscités ainsi que les cavaliers, d’une véritable standing-ovation.
Les jeunes cavaliers présents nous ont régalés par leur entrega, leur gana, leur envie et leur esprit de compétition. Bien sûr, on fut loin de la finesse et du temple auxquels les stars du rejoneo nous ont habitués avec leurs partenaires Murube et leurs chevaux-vedettes dressés au bouton. Là, il fut question d’une équitation plus guerrière, au service d’une tauromachie de combat.
Oscar Borja, rejoneador originaire de Burgos, a pris l’alternative des mains de Diego Ventura avec pour témoin Léonardo Hernandez. Le cavalier espagnol a des expressions et des attitudes qui ne sont pas sans nous rappeler feu Gines Cartagena. Il a apporté le côté flamenco, quelque peu baroque avec beaucoup d’alégria.
David Gomez, est ce que l’on appelle au Portugal « cavaleiro pratiquante ». C’est un statut que l’on peut apparenter au novillero avec picador. Originaire d’Avesada, village cher à Nuno Oliveira, il ne prendra l’alternative que prochainement. Le lusitanien possède néanmoins un bagage technique non négligeable.Tous deux donnèrent beaucoup de chance aux toros en les allongeant plutôt que de récorter. Etait-ce par conviction ou par nécessité de s’adapter à un sol un peu dur ?
Parmi la nombreuse cavalerie déployée, je retiendrai pour ma part un croisé hongre de robe alezan brûlé qui fut sorti aux banderilles par Gomez à son second toro. Ce fils de Zamorin répond au nom de Campo Pequeno, il est le frère de Ojeda, cheval vedette de Sergio Galan.
Je retiendrai également un arabe alezan crins lavés de salida et un louvet pommelé de banderilles utilisés par Oscar Borja. L’espagnol n’est pas avare de fantaisies pour toucher l’assistance comme ce noir tous crins qui tourne sur les postérieurs alors qu’il est à la verticale.
Ganadera et organisatrice de cet événement, Marie Sara peut être satisfaite de la réussite de cette soirée taurine qui a été menée rondement dans l’alégria la plus totale. Jamais l’ennui ne s’invita à la table.
Reseña : Freddy Porte. Photos : Martine Clément.