Dax. 14 août (matin). Alejandro Adame remporte la finale des NSP avec quatre oreilles.

Finale des NSP, grosse demi-arène, soleil et chaleur matinale, deux heures quinze de spectacle.

Quatre novillos de Guadaira, parfaitement présentés, lourds et bien armés, les trois premiers récompensés d’une vuelta al rudeo, tous applaudis. Agressifs, mobiles, et toréables à condition de se battre.

  • Alejandro Adame (bleu et or), au premier, une entière foudroyante, vuelta au toro, deux oreilles ; au troisième, une entière, vuelta au toro, deux oreilles.
  • Dorian Canton (vert et or), au deuxième, une entière, vuelta au toro, deux oreilles ; au dernier, une entière rapide, une oreille.

 

In fine, Alejandro Adame est le vainqueur du concours de novilladas sans picadors de Dax. Un titre qui s’est joué à quelques millièmes avec Dorian Canton. Dans des styles différents les deux garçons pouvaient prétendre à cette couronne. Au dernier moment, le refus d’une seconde oreille, malgré une excellente épée, aura éloigné Dorian de ce titre envié chez les novilleros. Les deux garçons poursuivront leur chemin avec une même envie d’être au premier plan des nouveaux maestros… Quant aux erales de Guadaira, ils étaient parfaits dans ce style de pratique. Leur propriétaire Manuel Canavejal a été honoré comme il se devait, en partageant la sortie en triomphe des toreros… Un ganaderia à revoir à un autre âge.

Alejandro Adame, a tout de suite mis la pression au plus haut avec un premier novillo parfait avec lequel il fit apprécier son élégance à la cape dans une inoubliable série de véroniques. Il obligeait au silence toute l’arène par ses inoubliables séries de derechazos, très bas, à la poursuite de la lenteur et agrémentées, de temps à autre, de quelques derechazos d’antthologie. On ne pouvait pas le récompenser à moins de deux oreilles.

Il revient, devant faire face à un succès, en deux trophées de Dorian Canton, et se jette tout entier dans le combat. Un premier farol à genoux et quelques excellentes véroniques, amples et très lentes. Il répond aux quites de Dorian par quelques passes fleuries se terminant en chicuelinas. Lorsqu’il reprend la muleta, il y a un bref éclair dans ses yeux. Il s’arrime au centre et se lance dans une faena proche du parfait. Comme auparavant, dans le callejon, le grand frère Joselito est là, qui, de la main, rythme la faena. L’épée ne sera pas très orthodoxe…  mais un deuxième triomphe fleurit au palco.

Dorian Canton est au niveau de son adversaire. Il lui manque juste un peu de métier pour égaler Alejandro. Que lui reprocher sur la main droite ? Il a choisi, comme les grands de se battre au centre de la piste. Certes, il n’insistera pas à gauche, préférant montrer son talent sur l’autre main. Toutefois sa faena sera un peu morne et sans grande inventivité… mais très technique.

C’est là même chose qui se répète lors de la deuxième sortie. Toutefois, sur la fin, il est peu bousculé, pas dépassé, non, mais sans trouver le sitio parfait qui lui permettrait de s’imposer. Une entière… Il attendra un deuxième trophée qui ne viendra jamais et il voit s’éloigner un titre qui pouvait lui revenir. Sûrement trop de rigueur de la part de la présidence qui voulait marquer une différence entre les deux garçons. Une finale de déception ! Mais Dorian doit le voir d’une autre façon. A Dax, il a su se hisser au niveau des meilleurs. Certains diront qu’il a été volé d’un titre qui lui revenait… D’autres estimeront que son galop d’essai a été exemplaire et lui ouvre un long et grand chemin.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.