Troisième corrida de la feria, arènes combles, soleil et température agréable, deux heures quinze de spectacle.
Six toros d’Adolfo Martín, bien présentés dans leur robes grises, pour la majorité, de 530 à 490 kilos. Tous deux piques, certaines sévères. Très compliqués à la muleta.
- Manuel Escribano (vert foncé et or), au premier, une entière, deux descabellos, silence ; au quatrième, une entière, silence.
- Paco Ureña (bleu marine et or), au deuxième, six pinchazos, une demi-lame et un mete y saca, silence ; au cinquième, deux pinchazos et une entière, silence.
- David Martín Escudero (bleu ciel et or), au troisième, une entière, silence ; au dernier, une entière, silence.
On attendait les Adolfo Martin qui paraissaient dans un bon moment… Mais la déception a été à la hauteur de l’espoir. Six toros, six silences pour les toreros et autant d’arrastres sifflés. On était dans le monde de l’impossible où rien ne fonctionnait.
Manuel Escribano a été le seul à se sauver partiellement de ce naufrage en s’armant par deux fois des banderilles, histoire de faire sonner un peu de musique et de faire frémir un courant d’alegria dans l’arène. Il alterna poder et quiebro. Cette dernière figure qu’il réalisa de manière suicidaire à son dernier toro en se plaçant près de la barrière, sans grande possibilité de fuite. Mais chaque fois il dut arracher une à une les passes qu’il espérait dessiner. Son premier toro ne répétait pas, son second chargeait sans conviction et avec beaucoup d’hésitations. En fait pas grand-chose à part le début d’une dernière série à gauche avant qu’il ne soit désarmé.
Paco Ureña, après quelques capotazos assez fades, sera par la suite avisé par la corne lors d’une série sur la main gauche. Il se fait souvent accrocher la muleta et doit tirer les passes comme un forçat, sans la moindre alegria. A quelque chose près, l’histoire se répète. Cela ne bouge pas beaucoup, avance à peine et soudain tout s’arrête. Panne sèche. Alors la mine triste Paco va chercher l’épée. Un mauvais moment.
David Martin Escudero, que l’on savait parfaitement connaître les devise des deux cousins, Adolfo et Victorino, semblait partir avec un avantage. Mais il n’y avait rien a faire avec ces drôles de clients. En plus son premier ajoutait de la faiblesse. Mission impossible pour une sorte de faena au ralenti et qui devint rapidement ennuyeuse. Par contre avec un «Aviador» un peu plus mobile, c’est David Martin Escudero qui ne fonctionnera qu’à moitié, incapable de donner deux passes dans le même terrain, brouillon et finalement débordé.
Les Adolfo Martin n’auront fait que piètre impression.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Diaporama : Jean-Pierre Souchon.