Deuxième corrida de feria. Arènes combles, soleil et chaleur, température agréable à l’ombre, deux heures vingt de corrida.
Six toros de Montalvo de 575 à 500 kilos chez l’éleveur, bien présentés, bien armés, manquant parfois de caste, tous deux piques, les premières généralement prises avec bravoure et violence. A la muleta, toréables mais ne répétant pas toujours.
- Curro Diaz (bleu marine et or), au premier, un quart de lame et une entière, silence ; au quatrième, deux pinchazos, une entière, trois descabellos.
- Juan Bautista (rioja et or), au deuxième, une entière a recibir, trois descabello, salut ; au cinquième, un quart de lame a recibir, deux descabellos, une oreille.
- Sébastien Castella (violet et or), au troisième trois quarts de lame, silence ; au dernier, une entière, chaleureux applaudissements.
Note : Rachid « Morenito de Arles » servait banderillait dans la cuadrilla de Curro Diaz.
La malchance a poursuivi les toreros de la feria de Dax. Si les toros de Montalvo avaient quelques qualités, par contre ils ne s’adaptaient pas aux tauromachies pratiquées par Curro Diaz et Sébastien Castella. Seul Juan Bautista a rencontré un troisième toro avec lequel il a pu s’exprimer totalement. Dans cette course l’arlésien a rappelé à Castella qu’il entendait demeurer le maître. Un moment qui a valu, peut-être, le plus intéressant de cette course.
Curro Diaz, ouvrait sa cape sans forcer son talent et se contentait d’une demie, certes parfaite. A droite il dessinait quelques belles séries mais ne trouvait jamais la distance qu’il recherchait. Un peu plus à l’aise sur la main gauche, il était contraint à une faena assez morne qui ne mettait pas en relief ses qualités habituelles. A peine une ou deux trincheras, pas de changement de main. Du Curro Diaz sans la magie. L’histoire eut tendance à se répéter lors de sa deuxième apparition. Plutôt dominé à la cape, mettant très longtemps pour trouver le bon sitio, le torero de Linares ne savait comment obliger son adversaire à répéter. Ce fut par moment très laborieux et finalement ennuyeux.
Juan Bautista, avec un peu de chance qui l’a aidé, était dans un grand jour et bien décidé à affirmer sa place de leader. Il put parfaitement s’accorder avec « Regidor », son premier adversaire, et après de grands moments d’élégance à la cape, il brindait au public et commençait par des séries à droite très templées ponctuées de somptueux pechos. Mais il parvenait très haut dans une longue série de naturelles très épurées, le corps relâché et la muleta à la poursuite de la lenteur… Sur le visage de l’Arlésien on lisait le bonheur et la joie de toréer. Le recibir manqué lui coûta un triomphe majeur.
En revenant, il avait décidé de convaincre. Moins facile, mais il signait un joli tercio de cape qu’il rehaussait, après les piques, de quites. Sébastien Castella s’invitait alors pour quelques véroniques. Aussitôt Jean-Baptiste répliqua par une série de chicuelinas. Puis il chassa ses banderilleros, posa de poder à poder, al quiebro et pour terminer al violin. Le public exultait et l’Arlésien souleva une autre tempête d’applaudissements en brindant aux aficionados. La faena ne fut pas à la hauteur de ces grands moments. Il réalisa toutefois une immense série à droite en demeurant dans un tout petit terrain. Il devait convaincre à Dax. Il l’a fait… Son trophée n’en a que plus de valeur.
Sébastien Castella a peut être été le perdant de cette matinée. Il n’a jamais trouvé le toro qui lui convenait. Il a aussi manqué de réussite et s’est même légèrement blessé à la main. Il ne put longtemps insister à droite et en changeant de main, son rythme fut trop rapide… et il n’a jamais pu dégager la bonne distande. Retenons trois belles trincheras en fin de faena.
Le dernier toro de la course ne lui apporta pas plus de satisfaction. En outre il accusait une certaine faiblesse, tardo, très lent avant de charger, il ne répétait que difficilement. Castella fut obligé de lui arracher les passes une à une. Ce fut aussi indigent sur l’une ou l’autre main. Mais les aficionados lui ont offert une tempête de chaleureux applaudissements.
Un peu de déception, tout de même, à la sortie.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.