Béziers. 12 août. Oreille pour Léa Vicens.

Retour sur la prestation de Léa Vicens lors de la corrida mixte d’ouverture de la feria où elle partageait l’affiche avec Sébastien Castella.

Léa a conquis le public biterrois par son aisance et sa maîtrise. Souriante, elle ne cessa d »afficher une décontraction qui semblait se transmettre à ses chevaux qui deviennent, à chaque fois, de plus en plus complices.

Bien présentés, les deux toros de Fermin Bohorquez qui lui étaient opposés avaient les qualités voulues pour collaborer pleinement au succès recherché.

Le premier, très encasté dès sa sortie, fut réduit à merci avec la collaboration de Bach. Ce dernier s’affirme être, à chaque nouvelle corrida, comme un des meilleurs chevaux de salida du moment. Avec lui, Léa posa un bon castigo succédant à de belles poursuites bien récortées jusqu’à fixer le bicho. La faena de banderilles fut ensuite construite avec méthode et menée rondement.

Avec Bético, notre cavalière embarqua le Bohorquez lors d’un déplacement latéral bien maîtrisé sur une longueur d’arène. 3 bonnes banderilles furent posées avec le noir avant que Bazuka n’entre en action pour 3 banderilles également suivies de 2 roses avec Gréco. Au moment du changement de cheval, le capotazo sévère et malheureux d’un banderillero fit chuter le toro qui tarda à se relever. Il reçut la lame finale que Léa mit entièrement en chevauchant Espontaneo. L’usage unique de l’épée cruciforme s’imposa.

Le public conquis manifesta sa joie et son enthousiasme, mais paradoxalement, ne sortit pas les mouchoirs nécessaires à l’obtention de l’oreille méritée. Léa dut se contenter d’une vuelta al ruedo chaleureusement fêtée. Cette absence d’oreille la privera plus tard de la sortie à hombros qu’elle aurait pu partager avec Castella. Asi van los toros….

C’est avec Guitarra que la nîmoise reçut, récorta et châtia par deux fois son second Bohorquez. Le premier châtiment était un peu derrière. Gazela puis Bético et Deseado entrèrent en scène pour collaborer à une faena pleine de rythme et d’alégria.

Ils permirent pas moins de 6 banderilles longues et une al violin avant de céder la place à Jazmin. Avec ce dernier noir, c’est 2 roses précédées de 3 pirouettes directes qui fleurirent la masse noire avant de nous régaler de quelques battues de galop sur place. Les tendidos du plateau de Valras étaient aux anges lorsque Espontaneo prêta son concours pour une entière trasera mais des plus efficaces à la deuxième tentative.

Les mouchoirs s’agitèrent alors et l’oreille tomba dans la liesse que la vuelta autorisa.

Deux belles prestations faites dans la joie où l’agressivité est absente de cet affrontement entre la BELLE et La BÊTE. Chacun des toros sembla se laisser séduire comme le fut le conclave. Ils se rendirent, les uns et les autres, sans conditions ,comme envoûtés par le charme et la grâce.

Savamment dosées, çà et là, quelques figures de haute-école complétèrent le tableau qui ne cessa de s’animer par deux fois sous nos yeux.

Reseña : Freddy Porte. Photos : Paco.