C’est aussi cette famille qui s’impose, comme une dynastie, dans le monde du spectacle équestre. Chaque semaine, le mardi et le mercredi, en juillet-août, cette troupe se met en scène pour une heure de spectacle. Cette année, le thème choisi est le Cinéma.
Aux portes de Nîmes, dans leur domaine, cette famille circassienne nous présente trois générations de cavaliers qui nous montrent leur savoir-faire. Carrousel, Haute-Ecole, liberté, voltige, humour, s’enchaînent avec rythme pour satisfaire petits et grands, initiés ou pas.

Un cavalier manque au spectacle et le spectacle lui manque cruellement : Laury Tisseur. Nous l’avons rencontré dans les coulisses, alors qu’il vit une convalescence qui lui impose trois mois sans monter à cheval. L’accident, dont il a été victime à Mont-de-Marsan, lui a malmené la colonne vertébrale et plus particulièrement les apophyses de certaines vertèbres dorsales. La moelle épinière n’ayant pas été touchée, la gravité est relative. Sa santé et son rétablissement demandent attention, suivi médical et repos.

Mandela (son cheval de salida) se porte bien et n’affiche aucune séquelle. S’il ne reprendra le travail sérieux sous la selle de Laury qu’à l’automne, il est longé régulièrement, comme tous les pensionnaires de la cuadra, par un stagiaire, sous l’oeil avisé de son cavalier habituel qui passe son temps dans les écuries, avec un corset de protection qui soutient son dos.
Il court le bruit que la piste montoise serait dure et glissante, voire dangereuse pour les chevaux. Ruy Fernandez, Joao Moura, Léa Vicens, Manuel Manzanares, en auraient fait les frais les années précédentes ?….» Pablo Hermoso de Mendoza aurait réussi lors de sa venue, à imposer plusieurs camions de sable. Mais c’était Mendoza !…
Il semble compliqué de contenter tout le monde. Les matadors souhaitent une piste ferme, les cavaliers un sol plus profond. De plus, à Mont-de-Marsan, le sous-sol est, paraît-il, rocailleux ? Difficile de bien recorter dans ces conditions……Comment résoudre cette équation ?
Laury, quant à lui, est contraint d’écourter sa temporada, heureux malgré tout de s’en tirer à bon compte. Il aurait pu y laisser la vie, Mandela aussi. Le cavalier nîmois met à profit cette interruption d’activité pour prendre du recul afin de repartir, dès cet mi-automne, avec un moral et un physique tous neufs.
Reportage : Freddy Porte (texte) et Martine Clément (photos)