Hagetmau. 29 juillet. Yon Lamothe s’affirme et triomphe avec quatre oreilles.

Un joli quart d’arène réfugié à l’ombre, ciel bleu et pur, soleil violent et chaud, une heure cinquante de spectacle.

Cinq erales de Alma Serena (frères Bats et J.L. Tauzin), les trois premiers sans excès de poids, les deux derniers plus lourds et bien faits. Certains difficiles et compliqués mais tous pouvaient être toréés à la muleta avec un peu de volonté.

  • Clément Hargous (blanc et azabache), au premier, une entière, avis, salut. Eral applaudi à l’arrastre.
  • Dorian Canton (rouge et or), au deuxième, trois-quarts de lame, une oreille, au quatrième, un pinchazo, une entière, salut.
  • Yon Lamothe (blanc et or), au troisième, une entière, deux oreilles ; au cinquième, un pinchazo a recibir, une entière al encuentro, deux oreilles et vuelta à l’eral. El Santo a salué aux banderilles.

Une novillada sans picadors des frères Bats et Jean-louis Tauzin, très agréable, bien sortie, avec  beaucoup de qualités, un peu juste en tamaño pour les premiers, surtout le second, mais qui a permis à Yon Lamothe de se présenter et de triompher. Cette course d’Hagetmau paraît être son véritable départ.

Clément Hargous démontre une parfaite aisance à la cape. Le garçon a des qualités et se montre très à l’aise sur les deux mains. Même s’il commence sa faena à genoux, il lui faudrait un peu plus d’audace pour transformer ses qualités naturelles. Malheureusement il se fera désarmer et peu après rouler au sol. En fait, il n’a jamais trouvé le bon accord et plus accessoirement la bonne distance avec son novillo.

Dorian Canton survole avec aisance, et peut-être un peu superficiellement, son premier tercio de cape. Par la suite il va montrer une belle aisance sur les deux mains, surtout la droite. Elle va lui permettre de conduire avec douceur et avec temple un eral un peu faible. Il terminera par de derachazos sans l’épée, des naturelles de la main droite. Une volonté très méritoire, mais il doit encore afiner cette figure. Par contre, pour son second adversaire qu’il a brindé à Yon, les choses se compliquent. L’animal est difficile, Dorian ne trouve jamais la bonne distance. Il faut encore travailler, et dur.

Yon Lamothe, se régale chaque fois à la cape. Avec le premier une jolie media… Et à la muleta, c’est la découverte d’un artiste. Un toreo très lent, débordant de douceur et d’harmonie dans les premières passes. Il va monter d’un cran lors de sa deuxième sortie et fait éclater toute sa classe sur des changements de mains et de petites trincheras. A gauche il saura parfaitement profiter de la grande noblesse de cet immense dernier novillo qui a une charge parfaitement rectiligne. Yon Lamothe a fait samedi un sans -faute. Il a prouvé au public d’Hagetmau qu’un autre torero est en train de prendre son envol.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.