Pour fêter les 90 ans des arènes du Pesqué, les organisateurs orthéziens avaient mis toute leur confiance entre les mains de Jean-Luc COUTURIER et de son élevage de VALVERDE.
A l’issue du paseo une minute d’applaudissements fut effectuée en mémoire d’Ivan Fandiño qui le 25 juillet 2010 avait affronté dans ce ruedo les toros de Dolores Aguirre (en compagnie de Julien MILETTO et d’Alberto LAMELAS).
- Octavio CHACON GARRIDO (étain et or) : silence et oreille.
- Tomas CAMPOS (ciel et or) : oreille et oreille.
- Manolo VANEGAS (alternative et or) : silence et deux oreilles
Pourtant peu connu du grand public Octavio CHACON faisait office de vétéran dans ce cartel. Après avoir marqué les esprits du Sud-Est en début de temporada à Alès face à ces mêmes Valverde, et à Saint Martin de Crau, il démarra sa conquête de l’aficion du Sud-Ouest par Vic Fezensac puis fit une étape à Orthez.
Octavio a trouvé sa place dans le peloton des toreros valientes, et à cœur vaillant, rien d’impossible ! C’est ce qu’il montra dès son premier toro qu’il accueillit con firmeza, avant que ce dernier ne vienne par trois fois sous le fer. Alors que la corne gauche est redoutable et que son Valverde se retourne très vite et très fort, peu à peu Chacon, sans céder le moindre centimètre, parvient à arracher quelques courtes séries liées. Entière.
Applaudi à sa sortie en piste, l‘impressionnant quatrième, lors de la seconde rencontre, va puissamment soulever le lourd cheval de la cavalerie Heyral et provoquer un violent batacazo dont Juan Melgar sortira miraculeusement indemne. Le Valverde est puissant et sa charge imposante, Chacon ne se dégonfle pas et l’emporte dans son étoffe. A droite ça passe fort, mais ça passe. Sur la corne gauche c’est plus accroché, son toro donnant des coups de tête. En fin de faena le toro se réfugia aux planches. Mais quel combat ! Pinchazo. Entière. avis
A noter que le maestro de Cadiz tint parfaitement son rôle de chef de lidia.
Le jeune Tomas CAMPOS eut fort à faire avec son premier Valverde, qui, par trois fois, vint violement batailler dans le peto. Tomas comprit rapidement que la corne gauche était absolument infumable, et il s’évertua avec maestria à canaliser la charge de son toro et à lier de précieux derechazos. Entière efficace.
Le Valverde donna raison une fois encore à l’adage : no hay quinto malo ! Tomas CAMPOS hérita du plus »collaborateur », ce qui lui permit d’entrée de jeu de s’exprimer à la cape avec de belles véroniques et une media. Après deux piques suffisantes, au cours d’une faena ambidextre, Tomas étala avec succès son toreo tout en sobriété et efficacité. Final par manoletinas qui pèsent sur le public orthézien. Entière. Forte pétition d’oreille : une peut être deux ? mais sûrement pas une vuelta au toro.
Le très jeune Manolo VANEGAS ne laissa pas échapper l’opportunité qui lui était donnée de faire sa place à l’échelon supérieur, après son alternative prise le mois dernier à Vic Fezensac. Le jeune vénezuelien au sourire enjôleur, abrégea sa faena après que son Valverde se soit vidé de ses forces lors des trois puissantes rencontres sous le fer.
Avec l’ultime, Manolo joua le tout pour le tout dans tous les registres : un brin de folie à la cape avec deux largas, véroniques et une media de clôture. Le public du Pesqué est (déjà) en ébullition. Manolo n’hésita pas à en rajouter une couche en prenant à son compte le tercio de banderilles. Même s’il n’y excella pas, le public l’accompagna et s’enflamma. Son Valverde n’avait que peu de charge : peu importe ! Vanegas s’adapta et se joua des cornes dans un registre tremendiste qui provoqua quelques cris dans l’assemblée. Entière caïda, deux oreilles (dont une généreuse). Il avait brindé ce toro à Diego URDIALES extrêmement ému.
3/4 d’arène. Temps agréable.
- prix de la meilleure pique pour Juan Melgar (cuadrilla d’Octavio Chacon)
- prix du meilleur geste taurin de la Peña Sol pour Manolo Vanegas
- prix de l’émotion pour Tomas Campos
La matinée n’avait pourtant pas bien commencé avec des novillos de Valverde sans forces, et justes de présentation (1 et 4). Ils ne permirent à Tibo GARCIA et Baptiste CISSE, venu au pied levé remplacer Adrien SALENC, blessé la veille au soir lors de la novillada nocture de Mont de Marsan, que de glaner un salut chacun.
Reseña : Vincent MECHE.
Photos : louise2z