Les Saintes Maries de la Mer. 14 juillet. Le Centaure d’Or pour Diego Ventura.

Diego Ventura, chef de lidia, domine la tarde Saintoise et remporte le trophée. Le Centaure d’Or lui a été remis en piste par le maire Roland Chassaing en présence de Marie Sara.

C’est avec deux oreilles récompensant une faena époustouflante réalisée sur le 4ème Bohorquez de la course que Diego Ventura sortit à hombros par la Grande Porte de cette tarde équestre. Ce second opposant, qui portait le numéro 63, fut le plus lourd (560 kg) et le plus combattif de la tarde. Il donna le change et transmit un maximum d’émotion à des tendidos quasi-pleins.

Reçu avec Guadalquivir, un bel alezan arabisé du fer de la casa, Diego administra au n° 63 deux châtiments bien placés. En selle sur Nazari, il sortit ensuite le grand jeu : déplacements latéraux millimétrés, poses de face de 3 banderilles clouées à étrier après avoir cité de moultes façons telles pirouettes sur les hanches, terre-à-terre, balancéo…..avant de monter sur les cornes avec l’aguante qui le caractérise. Avec Fino, ce fut 3 poses successives de bâtons lors de 3 quiebros impressionnants d’engagement sur la corne contraire.
La cerise sur le gâteau fut la paire de banderilles à deux mains avec Dolar après lui avoir quitté la bride.

Un clin d’oeil aux adeptes de l’éthologie et summum de la confiance qui peut s’établir entre l’homme et le cheval. Dans un tourbillon de folie, Ventura revint en piste avec Remate pour 3 courtes al violin posées sans temps morts, avant de saisir le rejon de mort pour une entière et un descabello : deux oreilles. J’ajoute que sans le descabello, c’est le rabo qui aurait été certainement obtenu. Dolar accompagna le Centaure de la Puebla lors de sa vuelta.

Avec son premier opposant, c’est sur Lambrusco que Ventura débutèrent les hostilités. Un castigo posé de face à un Bohorquez prometteur mais qui vite s’éteignit. La faena fut méritoire car le n° 104 était tardo et peu animé. Diego dut rentrer dans son terrain tant avec Sueño qu’avec Nazari. Peu d’émotion se dégageait de ce combat valeureux qui se termina avec Remate, auteur de 3 courtes al violin fleuries de trois belles courbettes, le crème sautant à la verticale. Une entière de face suivie de deux descabellos. Malgré la qualité du travail, le public froid en ce début d’après-midi ne réclama pas l’oreille.

Léa Vicens fut très bien avec son premier opposant. Avec Bach, elle posa un très bon châtiment, très bien placé. La faena débuta avec les déplacements latéraux de Bético. De bonnes banderilles furent clouées avec ce dernier puis avec Bazuca, la plupart du temps de face et à l’étrier. Les courtes furent posées avec Gréco avant de mettre une entière avec Espontanéo précédée de 4 ou 5 pinchazos hésitants. Deux descabellos furent nécessaires, ce qui fit s’envoler tout espoir de récompense.

Avec son second, Léa fut moins précise. Guitarra, très à l’aise pour récorter, est moins pratique que Bach pour clouer : un castigo épinglé, le second trasero. Léa se ressaisit aux banderilles en exécutant de bons quiebros avec Gacela, Bazuca et Deseado. Ces derniers nous firent oublier les petites imprécisions du début. La mise à mort avec Espontaneo ne fut pas aussi efficace que la lame pouvait le laisser espérer. Deux descabellos furent utiles. La nîmoise fit une vuelta chaleureusement applaudie.

Le régional de l’étape toréait en 3ème et 6ème position. Sa jeune cavalerie obligea Laury Tisser à ressortir par deux fois les mêmes chevaux. Mandela, le cheval de salida, fut mieux sur le premier Bohorquez. Sur le 6ème, il se fit un peu manger du terrain. Cadabel, aux banderilles, fut très bien de face, il se montra torero et sérieux. Nado, le bai en réelle progression, fut assez pratique et fiable. Zeus afficha ses limites face au dernier toro, il s’échappa en prenant la main par trois fois. Lors du 3ème tiers, Van Gogh eut du mal à pénétrer le terrain du toro. Il garda une distance de sécurité qui compliqua la pose des courtes et l’exécution de la suerte suprême.

Nettement plus à l’aise qu’à Istres fin juin, Laury Tisser s’est montré assez serein, gérant mieux son stress et la situation. Il toréa a gusto à certains moments et nous fit plaisir, notamment avec Cadabel, ce Palha qui est vraiment le pilier de sa cuadra.

On retiendra un bon lot de Bohorquez bien présenté donnant un jeu varié. Le meilleur fut le premier de Léa, le second de Ventura donna beaucoup d’émotion.

En ouverture, le ruedo s’était originalement meublé de calèches, de cavaliers, de flamencas et d’arlésiennes pour accueillir les trois cavaliers. Clémence Faivre présenta Fuego.

Reseña : Freddy Porte. Photos : Michel Naval.

Diaporama : Jean-Pierre Souchon.