Céret. 16 juillet. Aguilar triomphe face à des Escolar « modernes ».

Une course intéressante mais qui m’a laissé un peu sur ma faim quant au bétail de José Escolar qui s’est avéré moins rustique que par le passé.

Des Escolar modernes, moins rugueux, s’employant moins face à la cavalerie, bref une version plus actuelle de la devise qui, à quelques exceptions près, devient plus toréable. Quant aux deux toreros du jour, si le succès est à mettre au crédit d’un Alberto Aguilar plus voyant que véritablement sincère, j’ai préféré un Fernando Robleño plus engagé mais hélas maladroit avec la rapière.

Tout commença par la lidia de « Confitero », un cardeno que Robleño accueillit par bonnes véroniques et demie et qui fut modérément piqué deux fois en trois rencontres. Brindée au ciel, la faena ambidextre du madrilène fut sérieuse et propre, en accord avec la noblesse un peu fade du toro. Alors qu’il tenait en main la première oreille de la tarde, Robleño pincha avant de laisser un bajonazo qui fit s’envoler tout espoir de trophée. Arrastre applaudi et salut pour le piéton.

Le troisième, accueilli à l’identique, fut piqué à trois reprises, le lancier pompant lors de deux des trois rencontres. Désarmé lors de la seconde série de la droite, Robleño reprit les choses en mains lors d’une série gauchère un peu distanciée, puis alterna les deux bords avec plus d’engagement, baissant la main au final sur une bonne série droitière avant de repasser à senestre pour des naturelles aidées de bon niveau. Hélas les aciers furent contraires au garçon : entière contraire tendida au troisième assaut, trois descabellos. Salut.

Le quinto, reçu par quelques véroniques et demie au centre, prit trois rations de fer, courte la première, pompée la troisième administrée sans mise en suerte préalable. Au dernier tiers, le bicho eut la facheuse tendance de se serrer sur l’homme qui, averti par deux fois, dut composer avec ce défaut. Mais Robleño sait gérer ce genre de situation et les muletazos suivants se firent plus guerriers. Final par naturelles aidées valeureuses avant entière caida au second assaut. Salut après tentative de vuelta que le public refusa, à tort.

Alberto Aguilar était venu pour triompher. Il a réussi son pari, même si son engagement est parfois contestable. Face au second, il se montra bouillant lors de la réception par bonnes véroniques, chicuelina et revolera, l’Escolar coupant le terrain dès l’entrée en matière. Piqué trois fois, il récidiva dans la muleta, se serrant sur l’homme dès les premiers muletazos. Aguilar essaya les deux bords, mais le défaut resta. A noter quelques derechazos vaillants avant une entière habile complétée par quatre descabellos. Silence.

Le quatrième, correctement réceptionné au capote, fut hésitant dans le peto, cognant plus que poussant. Muleta en mains, Alberto Aguilar donna beaucoup de la voix pour signer quelques tandas ambidextres dont le meilleur fut quelques naturelles main basse. Agrémentée de détails (molinetes, trincherillas), la faena fut agréable bien que manquant un peu d’engagement (on releva quelques pasitos atras). Quasi-entière contraire latérale pour en finir. Arrastre applaudi et oreille pour le madrilène.

RAS au capote lors de la réception du sixième qui se conclut par un désarmé. puis deux piques traseras suivies d’un rencontre en venant de plus loin, l’ensemble sans grand engagement. Brindée à Fernando Robleño, la faena ambidextre fut à nouveau agréable mais toujours plus voyante que dotée de fond, en adéquation avec la noblesse d’un bicho coopérant. Entière en place. Vuelta généreuse pour l’Escolar et oreille un poil généreuse aussi pour Aguilar.

Le palco se devait de suivre les pétitions. Pour autant, le public devrait apprendre à juger de l’engagement des toreros avant de réclamer des trophées. Le plaqué or n’est pas de l’or !

Sortie a hombros pour Alberto Aguilar suivi du mayoral. Le sobresaliente, Alvaro de la Calle, n’est pas intervenu.

Reseña et photos : Paco.