Boujan. 2 juillet (tarde). Maxime Solera se démarque mais sans l’épée.

La novillada de l’après-midi a paru un peu terne par rapport à celle du matin, même si les deux derniers utreros ont réveillé un peu l’assistance.

Cinq novillos ont fait le job, mais il leur manqua la race et cette chispa que possédait le quinto, un caractère très bien mis en valeur par un Gabin au mieux de sa forme. Le tiers de pique à cet Aguirre restera l’un des meilleurs moments de cette feria. Hélas par la suite, ce novillo manqua lui aussi de fond.

L’écarteur Baptiste Bordes devait écarter les trois premiers novillos mais se fit accrocher par le second (blessure de 5 cm au mollet) et dut en rester là. On apprécia ses écarts, même si le second lui coûta un petit coup de corne.

Miguel Angel Pacheco, après correctes véroniques de réception, laissa son opposant entre les mains de son picador pour trois rations de fer très, très en arrière, carioca en sus. Muleta en mains, les meilleures séquences furent droitières car le passage à gauche s’accompagna de demi-charges peu propices au bon toreo. Bref une prestation correcte, peut être en-deçà des possibilités offertes. Entière tendida au troisième assaut. Arrastre applaudi et silence pour le garçon.

Pacheco capta le quatrième pour l’amener vers le centre, mais sans pouvoir le fixer pour dessiner une véronique propre. Une pique courte après deux rencontres à blanc suffirent pour calmer les ardeurs de l’utrero qui resta cependant dangereux, distribuant quelques derrotes intempestifs. L’ensemble de la faena resta dans la répétition, sans imagination ni profondeur, à droite comme à gauche. S’engageant peu derrière l’épée, le novillero pincha deux fois à l’horizontale avant de laisser une trois-quart elle aussi très plate. Silence.

Luis Manuel Castellanos, mexicain d’origine, ne nous laissera que le souvenir d’un pega-passes sans grand intérêt. Le second, après avoir accroché Baptiste Bordes, fut fixé au centre par demie avant de prendre deux rations de fer sans s’engager. Quite de Maxime Solera par deux navarras et demie. Mansote dans la muleta, le bicho avait tendance à sortir seul des passes, d’où une faena un peu décousue où le novillero mexicain fut obligé de ramener régulièrement l’Aguirre dans l’étoffe. Castellanos fit de son mieux mais tout resta dans une note médiocre qui généra l’ennui, d’un côté comme de l’autre. Peu d’engagement avec la rapière pour un tiers de lame suivi d’une trois-quart contraire de travers. Puntillero maladroit qui relève plusieurs fois l’animal avant que le novillero ne décide de prendre le descabello. Trois essais infructueux et l’utrero se couche. Silence.

RAS au capote face au quinto qui sera remarquablement piqué par Gabin en quatre rencontres dont deux à la limite du batacazo, les deux dernières venant de loin. Musique et ovation à la sortie du lancier. Brindée à Marc Serrano, la faena fut un empilement de muletazos sans grand intérêt, la plupart dessinés dans les planches où le bicho avait trouvé refuge. Demi-lame tendida au quatrième assaut, six descabellos. Arrastre applaudi et silence pour Castellanos.

Maxime Solera était venu pour triompher. Il le fit savoir en recevant son premier adversaire par une larga de rodillas suivie par quelques véroniques et revolera. Deux rations de fer, plus légère la seconde, puis deux bonnes séries de derechazos en courant bien la main avant que le bicho ne se dégonfle et cherche l’abri des tablas. Quelques séries ambidextres servies au fur et à mesure que l’animal raccourcissait ses charges, puis des naturelles valeureuses arrachées dans les cornes avant une lame perçante complétée par un descabello. Vuelta.

RAS au capote face au sixième, puis quatre rations de fer, trasera la première, longue et pompée le seconde, puis normales les deux suivantes. Doublant bien genou fléchi, Maxime amena son adversaire vers le centre pour y dessiner trois séries de derechazos vaillants. A gauche par contre il lui fallut se positionner dans les cornes pour arracher au forceps des naturelles pas gagnées d’avance. Hélas pour tuer, il faut suivre l’épée, et ce ne fut pas le cas. demi-lame tendida au quatrième assaut, descabello. Silence. A revoir, s’il tue …

Le prix au meilleur novillero ne fut pas attribué. Par contre Gabin reçut un trophée pour sa brillante prestation, un prix qu’il dédia à Ivan Fandiño.

Côté cavalerie, la cuadra d’Alain Bonijol a assuré, souvent avec brio, comme d’habitude serais-je tenté d’écrire.

Avant le début des hostilités, l’ami Paul Hermé rendit hommage à Doña Dolorés Aguirre lors d’une brève présentation de la ganaderia à laquelle la journée était consacrée.

Reseña et photos : Paco.