Alicante. 22 juin. Puerta Grande pour Fandi et Talavante.

Les toros de Nuñez del Cvillo, de présentation inégale, ont donné du jeu, à l’exception du sixième. Le premier, « Arrojado », fut primé de la vuelta après pétition d’indulto (il n’avait pris qu’une légère ration de fer, comme ses frères du jour).

C’est El Fandi qui eut la chance de toucher ce premier toro qu’il l’accueillit par deux largas cambiadas, suivies d’une série de véroniques et chicuelinas, l’ensemble rématé par revolera. Le granadino banderilla avec la maestria qu’on lui connaît, puis muleta en mains composa une faena variée qui fit monter une pétition d’indulto justement refusée par le palco. Oreille après une demi-lame. Toujours efficace au capote (jolies véroniques puis quite par navarras et media), El Fandi se mit à nouveau le public dans la poche au second tiers avant de débuter de rodillas une faena ambidextre pléthorique dont ressortirent quelques belles naturelles. Demi-lame défectueuse longue d’effet, mais oreille tout de même.

Alejandro Talavante ne fut pas en reste au capoote face au second accueillit par véroniques pieds joints, puis invité à un quite par saltilleras. L’extremeño initia lui aussi à genoux sa première faena sur la corne droite, se relevant ensuite et alternant les deux mains lors d’une faena de bon niveau achevée par luquecinas et manoletinas. Oreille après deux assauts avec la rapière. Le quinto afficha une grande bonté dans les étoffes, une qualité que Talavante exploita lors d’une nouvelle faena de bonne facture instrumentée sur les deux bords, donnant la distance juste et le tempo requis. Estocade en deux temps pour la conclusion. Oreille.

Cayetano reçut le troisième par véroniques templées pieds joints et demie, puis signa une faena templée, souvent mains basses, le bicho se prêtant à l’exercice avec beaucoup de noblesse.On retiendra quelques naturelles au parcours lent servies pieds joints avant un estoconazo en place. Le public réclama les deux oreilles du Cuvillo mais le palco n’en accorda qu’une, un trophée que le torero jeta par dépit avant d’entamer sa vuelta. Le sixième était moins maniable que ses frères. Le garçon essaya d’en tirer quelque chose mais sans pouvoir construite un ensemble. On retiendra quelques séquences gauchères de face. Trois assauts à l’épée réduisirent la récompense à une ovation.

(Photo : Simon Casas Productions)