Garlin. 9 avril (tarde). Des oreilles de poids différents et un grand novillo de Pedraza..

Après une matinée qualificative, la novillada de l’après-midi présentait donc le cartel suivant : Jorge Isiegas, Adrien Salenc et Marcos face toujours à des novillos de Pedraza de Yeltes.

C’est la vainqueur du matin qui officia comme chef de lidia. Sans préjuger de ce qu’aurait pu faire Carlos Ochoa, on apprécia la présence du garçon qui donna une note de qualité au spectacle, avec un degré moindre pour Adrien Salenc (qui pour autant ne démérita pas) et un degré par contre proche du zéro pour Marcos Perez dont les prestations ne laisseront guère de traces dans l’armoire aux souvenirs.

Quant au bétail, il fut à l’image de la course, desigual, avec une prime pour l’excellent quatrième justement honoré de la vuelta. Quant au palco du jour, ses décisions frôlèrent souvent l’incohérence. Nous n’en dirons pas plus.

C’est de rodillas près des planches que Jorge Isiegas reçut le premier de la tarde par une larga cambiada afarolada avant de se relever pour dessiner quelques véroniques et revolera. Longue pique prise en poussant et un quite du garçon par saltilleras et brionesa. Débutée par deux passes cambiadas, la trop longue faena ambidextre fut d’inégale intensité, le novillero alternant le correct et le médiocre malgré les qualités d’un novillo qui ne lui refusa rien. Séquence encimista au final, trois-quart delantera et verticale après pinchazo, descabello. Silence.

Le quatrième fut assurément le novillo de la course. Bien présenté, costaud et encasté, il échappa au novillero après les véroniques de réception pour se jeter sur le cheval de Nicolas Bertoli qu’il leva pendant un bon moment avant de le jeter au sol, le lancier restant coincé sous sa monture (bilan pour Nicolas : lésion aux ligaments du genou). Bonne brega de Marco Leal qui fut le seul à détourner la charge du Pedraza pour que les monosabios puissent remettre le cheval sur pieds et dégager le picador. Enhorabuena ! Gabin Rehabi, qui avait piqué le premier, revint en piste pour finir le travail, recevant fort bien le bicho qui venait de loin pour une seconde ration de fer administrée dans les règles, la troisième rencontre s’avérant de moindre intensité. Quite d’Adrien Salenc par chicuelinas et demie avant un second tiers bien mené par El Santo et Miguelito appelés à saluer. La noblesse du novillo fut bien mise à profit par Jorge Isiegas qui dessina d’abord de bonnes séries droitières rématées par longs pechos toréés, puis qui changea de bord pour une longue première série de bonnes naturelles, la série suivante s’avérant moins aboutie. Séquence encimista brouillonne pour le final avant pinchazo al encuentro et demi-lame delanterita concluante. Vuelta pour le bon Pedraza et oreille pour le garçon.

Rien à retenir de l’entrée en matière au capote d’Adrien Salenc face à un second novillo à la charge désordonnée qui fut ensuite fort bien piqué par Oscar Bernal qui reçut l’animal s’élançant du centre au second assaut après une première ration de fer prises en cabeceant. Bien doublé par Adrien, l’utrero fut convié à trois bonnes séries de derechazos, le passage à gauche s’avérant plus compliqué du fait des charges pas très nettes sur cette corne. Final brouillon dans les terrains de proximité et des difficultés à tuer en quatre assauts pour demi-ration de fer tendida. Silence après usage unique du descabello.

Le quinto , après correcte série de véroniques, chicuelina et demie, souleva le cheval à plusieurs reprises sans parvenir à l’envoyer au sol avant de revenir dans le peto pour une pique de moindre intensité. Brindée au ganadero, la faena s’étoffa en trois séries droitières, puis après une série de bonne facture sur la corne gauche décrut en intensité, Adrien semblant perdre un peu son toreo dans la construction de son travail, d’où un final moins abouti que l’entame. Deux circulaires inversées précédèrent deux pinchazos, suivis d’un avis, avant entière contraire dans toiut le haut. Arrastre applaudi et oreille (un peu généreuse entraînant quelques sifflets en direction du palco).

Marcos Perez, « Marcos », est venu à Garlin. Il en repartira sans que l’on se souvienne de son passage. Toreo profilé, fuera de cacho, muleta utilisée en permanence en son bord extérieur (pico), rien de bien concret à se mettre sous la dent ! Face au troisième, il ne montra rien au capote puis laissa trop longuement piquer son opposant à la première rencontre avant de le ramener au cheval pour une seconde ration de fer trasera. Après un quite d’Isiegas par tafalleras et revolera, le novillero composa une faena ambidextre à base de muletazos dessinés sur le voyage à distance respectueuse. Final par plusieurs circulaires inversées n’apportant rien à l’ensemble et bajonazo pour la conclusion. Oreille !!!! protestée par la majorité du public et grosse bronca au palco pour l’incohérence de sa décision.

Le sixième, très brocho, fut sifflé pour une présentation de tête indigne de ce qu’on avait vu auparavant. RAS au capote avant deux piques prises en s’employant. Tentative avortée de crinolina d’Isiegas qui finit par dessiner quelques véroniques et demie, puis une faena sans aucune consistance qu’il est inutile de détailler face à un utrero bronco qui aurait mérité meilleur sort. Sifflets du public avant la seule bonne chose de la prestation du garçon, l’estocade dans le sitio adéquat. Silence navré.

Notes.

  • Le prix au meilleur picador fit attribué à Oscar Bernal (Gabin aurait pu aussi y prétendre lors du remplacement de Nicolas Bertoli mais sa prestation pouvait-elle être prise en compte ?)
  • Le palco arrêta les seconds tiers après deux poses de banderilles. Pourquoi ?
  • Belle entrée aux arènes avec un quasi-lleno, et un milier de (bons) repas servis entre les deux spectacles, et à un prix très abordable. Enhorabuena aux organisateurs qui nous ont proposé une belle journée taurine, avec en plus un beau soleil. A renouveler (avec un palco plus adapté).

 

Reseña et photos : Paco.