A l’occasion de la Fiesta Campera de la Peña Tibo Garcia, rencontre avec le novillero Tristan Espigue, de l’école taurine d’Arles, et avec son professeur Tino Lopes.
torobravo : Tristan, peux-tu te présenter ?
Tristan : Tristan Espigue, j’ai quinze ans et je suis à l’école taurine d’Arles depuis 2013.
torobravo : quand t’es venue cette envie de toréer ?
Tristan : depuis que je suis tout petit. Ma grand-mère m’emmenait souvent avec elle voir des corridas à Arles et ça m’a donné envie de prendre une cape et de toréer.
torobravo : tu es d’une famille d’aficionados ?
Tristan : oui, d’une famille d’aficionados, plutôt tournée vers la course camarguaise mais qui m’amenait aussi aux corridas.
torobravo : comment s’est passée ton entrée à l’école taurine d’Arles ?
Tristan : à l’époque, en 2012-2013, c’est Paquito (Leal) qui gérait l’école. Je suis allé le voir, il m’a accepté tout de suite et depuis j’y suis.
torobravo : c’est donc la quatrième année que tu fréquentes l’école taurine ?
Tristan : exactement.
torobravo : quand as-tu commencé à toréer en public ?
Tristan : j’ai participé à ma première capea en juillet 2013 à Mouriès. Cette année-là, j’en ai fait seulement deux. En 2014, j’en ai fait plus, mais ça a vraiment démarré fin 2015.
torobravo : tu as déjà tué en public ?
Tristan : oui. J’ai toréé lors de la Fiesta Campera de Los Ayudantes le 28 mai 2016 à Gimeaux. Je devais tuer mais je ne l’ai pas fait car j’ai indulté le novillo (NdR : des Héritiers de François André. Trophées maxima symboliques).
Tino Lopes : en fait lors d’une fiesta campera il pouvait tuer. Mais sinon il ne peut pas encore le faire en public car il n’a que quinze ans. C’est pour ça que pour le moment il n’a pas pu tuer. Sauf si c’est en classe pratique, là il peut tuer des erales. Sinon il ne peut pas le faire tant qu’il n’a pas seize ans.
torobravo : tu n’as donc pas encore mis le costume de lumières ?
Tristan : si, je l’ai déjà mis mais sans tuer. La première fois c’était à Saint Etienne du Grès en 2015. Puis je l’aui mis à Tarascon, à Sénas, à Salins de Giraud, …
Tino Lopes : cette année il sera le 26 mars à Béziers. Il va faire sa présentation en classe pratique en costume de lumières pour la fête de l’école taurine et il va mettre à mort un novillo.
torobravo : qu’est-ce qui est prévu pour cette temporada ?
Tristan : comme je ne peux pas encore tuer en public, ça sera des classes pratiques, des fiestas camperas, des becerradas.
torobravo : début officiel donc en 2018 ?
Tino Lopes : en 2018 il fera sa présentation en novillada sans picadors. Je pense qu’il devrait toréer pas mal de courses car il a laissé une bonne impression dans le sud-ouest qui est une région importante pour les toreros. Il a toréé une fiesta campera où il a laissé une belle carte de visite. On en parle encore et je pense que, dès qu’il va débuter, on fera appel à lui. C’est un garçon qui a beaucoup de qualités, qui a de la valeur, qui est courageux et qui est artiste en même temps.
torobravo : quels sont tes modèles de torero ? Je t’ai vu ce matin citer de loin et ça m’a fait penser à César Rincon.
Tristan : j’aime beaucoup des toreros aux styles différents : Talavante, Paco Ureña, Yiyo pour les anciens toreros. Quant à Rincon, je ne le connais pas beaucoup.
torobravo : comment pourrais-tu définir ton style ?
Tristan : ce que je recherche, c’est transmettre ce que je ressens devant le toro.
torobravo : est-ce que vous pensez déjà au passage en piquée ?
Tino Lopes : oui et non. Tristan va faire une paire de saisons en novillada sans picadors et comme c’est un garçon qui évolue très rapidement, qui a de l’intelligence devant le toro, on ne va pas précipiter les choses. On lui laisser faire deux ans en novillada sans picadors, en toréant un maximum, en se préparant au mieux. Pour le passage en piquée, on essaiera ensuite de le mettre dans de bonnes mains pour qu’il puisse continuer dans de bonnes conditions, et pas faire une novillada et puis s’arrêter. Je pense que c’est un torero qui a les capacités pour aller très très loin. Ce qu’il faut, c’est le protéger et ne pas bruler les étapes. C’est un torero qui a de l’inspiration, qui est assis sur les reins quand il torée, qui a énormément de courage. J’ai beaucoup foi en lui. Quand il est entré à l’école, il était avec une dizaine d’élèves et j’ai senti tout de suite qu’il avait un potentiel et qu’on pouvait faire quelque chose avec lui.
torobravo : pour terminer, tes impressions sur la tienta de ce matin ?
Tristan : mon novillo n’a pas été piqué et c’est dommage pour le ganadero, et pour moi aussi, car ça m’aurai servi s’il avait pris une pique. Il avait beaucoup de forces et ça a été compliqué. Il fallait se replacer très vite et il ne me laissait pas le temps. Il n’avait pas été piqué ni banderillé et c’était très dur de l’arrêter.
torobravo : eh bien Tristan, suerte et on suivra la suite de ta carrière avec intérêt.