Novillada sans picadors, toute petite entrée, fraîcheur sous les nuages noirs et rares gouttes de pluie.
Quatre Pilar Pobacion, très bien présentés, nobles à souhait mais avec beaucoup de piquant. Le troisième récompensé d’une vuelta.
- Cristobal Reyes (rouge et or), au premier, trois-quarts de lame, silence.
- José Rojo (bleu marine et or), au deuxième, un pinchazo, une demie, un descabello, avis, silence.
- Alfonso Ortiz (violet et or), au troisième, une entière, une oreille. Il gagnera la majorité des prix mis en compétition.
- Francisco de Manuel (bleu marine et or), au dernier, un pinchazo, une demi-lame, deux descabellos, avis et silence.
Un costume violet… comme celui d’un nazareño débutant cherchant le salut entre les habits sélects des aficionados et les chemises bleues, un peu sales de la foule venant applaudir le paso de la Macarena… Deux muletazos, deux trincheras un peu serrées… Le ton est donné ! On est parti pour une immense faena . Alfonso Ortiz (photo du haut) ne tarde pas à devenir le maître de la piste. Il émane du garçon une envie de bien faire, une volonté, si ce n’est du triomphe, tout au moins de réussite.
Alfonso Ortiz avait commencé par un énorme tercio de cape d’où se dégagèrent cinq véroniques d’enfer. Tout au long de sa faena on ressentait toute l’aisance d’un torero et son plaisir de « danser « avec un excellent Pilar Poblacion. De la classe à revendre… si ce garçon doit un jour arriver, il deviendra vite un phénomène. Il a donné vendredi à Saint-Sever une grande leçon de tauromachie.
Cristobal Reyes avait ouvert la course. A la cape on découvrit un torero agréable… Quatre véroniques et un début de demie à rêver. Mais par la suite son adversaire fut compliqué et faible. Cristobal Reyes n’a jamais trouvé la bonne distance et pas d’avantage le tempo. Il sut faire illusion.
Jose Rojo remplaçait Alejandro Adame retenu au Mexique pour des raisons administratives. S’il fut agréable à la cape, par contre, il manqua totalement de maîtrise par la suite. Il ne donna que rarement deux passes dans le même terrain et fut très souvent débordé. Certes il avait à faire à un sérieux client. Mais il faudra le revoir.
Francisco de Manuel nous régala de somptueuses chicuelinas et par la suite, sur la main droite, maîtrisa rapidement son novillo. Il fut parfait sur la main gauche, mais par moments, comme enivré par la musique, il perdit le sens de sa faena et se fit rappeler à l’ordre par les cornes. Un jeune torero qui domine bien son métier.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol