Zaragoza. 14 octobre. Une seule oreille pour Perera.

unnamed-3Septième course de la Feria du Pilar, toile légèrement ouverte, à l’extérieur un peu de soleil et le thermomètre bondit à 18 degrés, petit trois-quarts d’arène, deux heures vingt-cinq de spectacle.

Un toro de La Palmosilla en premier, et cinq Daniel Ruiz, le premier et second du sorteo changé pour boiterie par un La Palmosilla. Seul toro intéressant le premier, le reste du lot de 580 à 502 kilos, fade, manso pour certains et décasté, tous deux piques, bronca pour le quatrième et sifflets pour le cinquième à l’arrastre.

  • Miguel Angel Perera (vert et or), au premier, une entière, une oreille , au quatrième, un pinchazo, une entière, silence.
  • José Garrido (rose pétard et or), au deuxième, deux pinchazos, une entière, un descabello, avis, salut et ovation ; au cinquième deux pinchazos et une entière, silence.
  • Ginés Marin (nazareño et or) au troisième, une entière, salut et ovation après pétition d’oreille ; au dernier, une entière et un descabello, applaudissement d’adieux.

Les banderilleros de la cuadrilla de Perera, Javier Ambel et Guillermo Barbero ont salué au premier toro et Javier Ambel a salué une deuxième fois après une paire parfaite et suicidaire sur le quatrième Daniel Ruiz.

En coupant la seule oreille de l’après-midi, Miguel Angel Perera a été le sauveur de cette course souvent très ennuyeuse en raison du comportement des Daniel Ruiz, du manso perdido au mansote avec quelques faibles pour arranger l’ensemble. Malgré leur belle volonté affichée très clairement, José Garrido et Ginés Marin qui débutaient à Saragosse ont dû se contenter de quelques éclairs.

unnamed-2Miguel Angel Perera, avec « Tarifeño » de La Palmosilla n’a pas laissé passer la chance que lui offrait un animal revenant bien dans la muleta. Il avait ouvert avec un tercio de cape plutôt séduisant, sans toutefois peser sur le toro. Après quelques passes changées dans le dos, il ouvrait une énorme série à droite qui déclenchait l’enthousiasme dans les tendidos. A gauche il toréait en se faisant plaisir, faisant traîner sa muleta avec lenteur. Un grande faena, toujours très templée et souvent profonde.

Il eut pour deuxième adversaire le manso du lot, illustration parfaite d’un couard décasté qui ne s’attarda pas sous la pique et qui par la suite fuyait le drapelet dans lequel il avait, par hasard, mis la tête. Angel Perera a fait preuve de bonne volonté mais il n’y avait rien à faire.

unnamed-1José Garrido, avec le sobrero de La Palmosilla , sans la classe de l’autre et un peu manso, eut le loisir de dessiner quatre grandes véroniques. Il entra dans la suite avec quatre aidées et une trinchera avant de signer quelques naturelles de haute facture… C’est à la sortie de l’une d’elle, trop confiant, que Garrido fut sérieusement jeté au sol, restant groggy quelques instants. Quelques manoletinas spectaculaires avant d’en terminer.

Un deuxième adversaire hésitant sans cesse, tardo dans ses charges, et Garrido qui ne trouve que difficilement le sitio. Puis il comprend le toro pour une énorme série à gauche, seul moment qui illumine une sortie plutôt triste, à l’image du toro.

unnamedGinés Marin, débordant de « ganas » et de désir de victoire, bien décidé à triompher, illumine la Misericordia de sa cape. Puis, à genoux au centre de la piste, il défie son adversaire à une vingtaine de mètres… Deux ou trois passes, il se relève et poursuit à gauche avant de terminer sur un grand pecho. Ce sera l’essentiel car en suivant torero et toro baissent de rythme. Malgré une bonne mise à mort, l’éclair du début a été trop fugitif pour que le président lui accorde un trophée.

S’il brinde au public le dernier toro de la course, on sent bien que le garçon n’a plus le moral du début. Certes ses premières naturelles sont des exemples, mais il demeure sur cette main en se découvrant. Il est désarmé une première fois. Il en sera de même sur l’autre main. Dès lors Ginés Marin sombre dans l’anonymat.

Tout cela ressemblait fort à un désatre pour ces Jandilla d’Albacete.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.