Une entrée conséquente, placée plutôt côté soleil vu la température frisquette de ce début d’automne,  et un public venu encourager les jeunes toreros du jour et rendre hommage aux organisateurs qui persévèrent dans leur aficion et qui ont fait de cette manifestation un rendez-vous incontournable de la fin de temporada dans la région.

Au menu de l’édition 2016, six erales de ganaderias françaises pour deux novilleros du sud-est, Carlos Olsina (ET de Béziers) et El Rafi (CFT de Nîmes), et un  novillero du sud-ouest, Baptiste Cissé (Adour Aficion).

Par ordre d’ancienneté, il revint au François André d’ouvrir la tarde. Pas très charpenté mais de gabarit correct pour la catégorie, il fut accueilli succinctement par Carlos Olsina, Baptiste Cissé intervenant ensuite par chicuelinas, delantales et revolera. Doublant bien genou plié, Carlos reprit les commandes pour une faenita plus conséquente sur la corne droite, la gauche s’avérant plus accrocheuse. Final en terrain réduit avant entière caida au troisième assaut précédée de quelques luquecinas. Palmitas pour le garçon et arrastre du bon novillo applaudi.

Le second cornu, porteur du fer de Tardieu Frères, était plus charpenté. Ce berrendo entra dans le capote de Baptiste Cissé pour quatre véroniques, delantales et demie avant que Rafi n’intervienne pour dessiner trois navarras et une serpentina. Baptiste revint remater les quites par faroles et gaoneras alternés. Le natif du sud-ouest banderilla lui même son adversaire, se faisant applaudir après deux poder a poder et un violin. Débutée par cambiada au centre, la faena fut d’inégale intensité, le garçon étant obligé de composer avec la charge désordonnée d’un novillo mansote qui lorgnait vers les planches et qui finit compliqué. Les séries droitières furent de bon niveau, les essais gauchers plus décousus. Quasi-entière caidita d’effet rapide pour conclure. Salut au tiers.

El Rafi hérita en premier d’un eral de Blohorn auquel il servit quelques véroniques appliquées, rématant par bonne demie, avant de laisser place à Carlos Olsina qui signa un quite par véroniques, chicuelina et revolera. Le jeune nîmois s’illustra aussi aux banderilles en trois poder a poder, causant une frayeur sur les gradins en tombant devant les cornes lors de la première pose.

Fort heureusement, pas de mal. C’est par derechazos à genoux près des tablas que Rafi débuta sa faena, alternant par la suite les deux cornes, courant bien la main et la baissant joliment par moments, notamment lors d’une série allurée de cinq naturelles.

Final sans l’épée avant une entière contraire traserita. Oreille.

Le quatrième était un eral de Jacques Giraud de beau format qui garda une charge vive tout au long de sa vie publique et qui ne refusa rien, prenant par moments l’ascendant sur le piéton. Carlos Olsina l’accueillit par bonnes véroniques et revolera avant de le confier à Baptiste Cissé qui lui proposa trois tafalleras et une revolera. C’est le moment que choisit Eole pour s’inviter à la course, compliquant un peu la tâche du jeune biterrois qui signa quelques séries de correcte facture malgré de nombreux enganchones. Mis un peu sur le reculoir en fin de trasteo, le garçon conclut sa prestation d’une entière tendida.

Arrastre justement applaudi d’un bon novillo qui aurait pu prétendre au titre. Vuelta pour Carlos Olsina.

Baptiste Cissé dut ensuite faire face à un Pagès-Mailhan qui fut le novillo le plus compliqué de la tarde du fait de la mansedumbre affichée. Rien de significatif au capote pour le garçon du sud-ouest qui laissa place à Rafi pour un quite par tafalleras et revolera. Doublant bien genou plié en début de faena, Baptiste signa une faena très technique dont l’argument le plus important fut d’empêcher le Cornu de fuir vers les planches. Bien capté par la muleta du novillero, l’animal s’avéra violent et désordonné dans ses charges, mais la puissante muleta de Baptiste sut dompter ces embestidas et obliger le bicho à collaborer à de méritoires séries ambidextres agrémentées de trincherillas et desprecios de bon aloi.

Entière caidita habile. Oreille de poids.

Pour le final les organisateurs avaient choisi la toute jeune ganaderia de Michel et Jacqueline Barcelo. Celle-ci produisit un eral de bonne composition, noble mais manquant un peu de la chispa qui aurait pu le faire accéder à un niveau supérieur. Rafi l’accueillit par une larga cambiada afarolada de rodillas avant de lui proposer quelques bonnes véroniques. Carlos Olsina intervint ensuite une dernière fois pour dessiner quelques chicuelinas et une demie.

Second tiers partagé avec Tomas Ubeda ayant maintenant intégré les rangs des cuadrillas, puis une faena, brindé à Benoît Pince, l’un des organisateurs, faena débutée par statuaires pour s’étoffant sur les deux cornes avant que le bicho ne baisse de régime.

Bonne prestation du nîmois qui toréa avec élégance et qui aurait pu prétendre au prix s’il n’avait eu des difficultés avec les aciers. Silence.

Les novillos, tel celui de Barcelo, sont venus admirer à plusieurs reprises les oeuvres de Tom Garcia figurant sur les burladeros, paraphant leur passage d’un coup de corne admiratif.

Trois garçons qui ont contribué autant que les novillos au succès de cette tarde automnale, Carlos Olsina encore un peu vert, Baptiste Cissé très technique et Rafi élégant.

La palme revont fort justement à Baptiste Cissé, auteur d’une tarde complète, et au novillo des Héritiers de François André. (Photo de la remise des prix : Paul Hermé)

Enhorabuena a todos et a l’an que ven !

Reseña et photos : Paco.